Politique
Bras de fer à l’Université de Lomé : Quand Adama Kpodar veut emboîter le pas à Kokoroko
Alors que les organisations syndicales du Personnel Administratif, Technique, et de Service des Universités Publiques du Togo (PATS-UPT) planifient un mouvement de débrayage du 8 au 25 avril pour réclamer des améliorations salariales et des avantages promis mais jamais reçus, l’Université de Lomé, sous la direction du Professeur Adama Kpodar, se prépare à affronter la tempête en réquisitionnant la quasi-totalité de son personnel.
Cette décision de réquisition, prise avant même le début de la grève annoncée, est présentée comme une réponse à la prévision d’une grève par les agents contractuels de droit privé des établissements publics de l’État, conformément à la loi n° 2013-002 du 21 janvier 2013 régissant le statut général de la fonction publique togolaise.
Le Professeur Kpodar a souligné que cette loi autorise l’autorité administrative compétente à réquisitionner à tout moment les fonctionnaires occupant des fonctions jugées indispensables à la continuité des services publics. Cette réquisition concerne un large éventail de postes à l’Université de Lomé, allant des agents de la présidence aux chauffeurs en passant par les standardistes et les agents des services comptables.
Le non-respect de cette réquisition pourrait entraîner des sanctions disciplinaires et pénales, selon les dispositions légales et statutaires en vigueur. Les doyens et chefs de service sont également chargés de recenser les agents grévistes afin d’appliquer des retenues sur rémunération pour les services non effectués.
Les revendications du PATS-UPT sont multiples, allant de l’application des mesures salariales promises par le Chef de l’État à des primes et allocations diverses visant à aider les travailleurs à faire face au coût de la vie.
Cette situation soulève des questions quant à la capacité des universités publiques togolaises à garantir la continuité de l’enseignement et des services en période de grève. Alors que les travailleurs réclament leurs droits légitimes, l’administration universitaire cherche à maintenir le fonctionnement de l’institution malgré les tensions sociales.
Dans un contexte où le dialogue social semble insuffisant pour résoudre les conflits, il est crucial pour toutes les parties prenantes de trouver un terrain d’entente afin d’assurer à la fois la stabilité des services publics et le respect des droits des travailleurs.