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Côte d’Ivoire : “Gamin, je jouais dans la rue de…” Simon Adingra nous trace son parcours mythique
Gamin, je jouais dans la rue de mon quartier. Dès le plus jeune âge, le football était ma passion. Je voyais le parcours de grands frères comme Didier Drogba et je voulais les imiter. En me voyant jouer dans la rue, une connaissance m’a dit : “Simon, ce serait mieux que tu sois encadré dans un centre de formation.”
L’escroquerie : Un voyage truqué au Bénin
Puis un jour, un coach est venu voir mes parents en disant qu’il connaissait une bonne académie au Bénin qui avait besoin de jeunes talents comme moi. Mon père, qui est depuis décédé, a toujours voulu que je devienne footballeur et a accepté que je parte. Il fallait payer une somme d’environ 300 euros à ce gars et je suis parti au Bénin avec neuf autres jeunes Ivoiriens.
Lutte pour la survie à Cotonou
Sauf que ce gars était un escroc. Il avait tout inventé et est parti avec notre argent. Il n’y avait ni Académie ni logement pour nous sur place. Nous étions tous les dix au Bénin, à l’âge de 12 ans, livrés à nous-mêmes sans l’aide de personne. Nous n’avions même pas d’argent pour nous nourrir…
De l’adversité à la solidarité
Il y avait alors deux possibilités : soit retourner en Côte d’Ivoire, soit attendre et voir si une opportunité arrivait. Nous avons décidé de rester tous ensemble et de faire des petits boulots pour commencer à gagner de l’argent. Nous lavions par exemple des assiettes dans des restaurants en échange d’un peu d’argent et de repas.
Une rencontre fortuite et un nouveau départ
Un jour, nous nous promenions dans la rue et un type ayant fait ses études en Côte d’Ivoire a reconnu notre accent ivoirien. Il était étonné de retrouver une dizaine de jeunes Ivoiriens au Bénin. Nous lui avons expliqué la situation et il a été scandalisé par les conditions dans lesquelles nous vivions. Il a tout fait pour nous trouver une autre maison et a eu l’idée de créer une petite Académie de football avec les neuf jeunes et moi.
L’opportunité qui change tout
Pendant le tournoi au Ghana, des recruteurs de l’Académie ‘Right To Dream’ ont été charmés par mes prestations et m’ont proposé de faire un test de deux semaines au sein de leur centre de formation assez réputé. Là-bas, tout était très professionnel avec une belle organisation et des coachs diplômés même si ce n’était pas facile pour moi au début, car je ne parlais pas anglais.