Politique
Crise diplomatique en République centrafricaine : Menace de génocide et accusations contre la France
La République centrafricaine (RCA) se retrouve plongée dans une crise diplomatique tendue après les déclarations explosives de Fidèle Gouandjika, ministre-conseiller spécial du président Felix Archange Touadera. Lors d’une conférence de presse, Gouandjika a ouvertement accusé la France d’être un “pays ennemi” et a proféré des menaces graves contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).
“J’ai dit que s’ils importent le génocide dans le pays, nous n’irons pas nous entre-tuer seulement entre nous. Nous tuerons tous ceux qui représentent la Minusca, ceux de l’ambassade et les Blancs qui nous incitent au combat. On va fermer l’aéroport, personne ne sortira. Nous ne pouvons pas accepter cela”, a déclaré Gouandjika, qui s’est autoproclamé vice-président de la République.
Ces propos ont suscité des réactions diverses, notamment de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme. Joseph Bindoumi, président de l’organisation, a condamné fermement les déclarations de Gouandjika et a assuré que les organisations de défense des droits de l’Homme se battront pour empêcher tout projet génocidaire en RCA.
La tension monte également en raison des allégations de l’existence de “requins”, des commandos proches du pouvoir accusés par des organisations de la société civile d’enlever et de torturer des opposants politiques. Ces allégations pourraient justifier, selon certains, les déclarations belliqueuses de Gouandjika.
Il est important de noter que ces événements surviennent après la visite officielle du président Touadera en France, où il a été reçu par le président Emmanuel Macron le 13 septembre dernier. Les relations entre la RCA et la France semblent désormais très tendues.
Contexte des propos
Les propos de Gouandjika interviennent également peu de temps après l’appel au dialogue de Valentine Rugwabiza, cheffe de la Minusca et Représentante spéciale de l’ONU pour le pays. Rugwabiza avait plaidé pour une résolution pacifique des tensions en RCA, mais les déclarations de Gouandjika semblent compromettre sérieusement cette perspective.
La communauté internationale observe avec inquiétude l’évolution de la situation en RCA, craignant l’éclatement d’une crise humanitaire et d’un conflit plus grave. La pression diplomatique s’intensifie pour trouver une solution négociée et éviter le pire dans cette nation déjà marquée par des années de troubles politiques et sociaux.