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Fichier électoral contesté au Togo : Entre fiabilité et soupçons, la DMP défie l’audit de l’OIF
Une semaine après que des experts de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ont déclaré le fichier électoral togolais comme étant « suffisamment fiable », la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), une coalition regroupant divers partis politiques et associations, réfute catégoriquement cette conclusion.
La DMP accuse ouvertement la Commission Électorale Nationale Indépendante (Céni) d’avoir approuvé ce fichier de manière « unilatérale ». Depuis la clôture du recensement, le regroupement dénonce le refus persistant de l’organe électoral de prolonger les délais d’inscription des électeurs dans certaines zones du pays, alors même que les dates des élections régionales et législatives demeurent inconnues.
John Targone, membre influent de la Dynamique pour la Majorité du Peuple, s’est exprimé au micro de RFI pour apporter son analyse incisive : « Nous sommes témoins oculaires du fait que ce fichier électoral n’est pas fiable. Il est crucial de dire la vérité : le gouvernement a eu quatre longues années pour se préparer à un nouveau recensement en 2023, mais dès le début de ce processus, des problèmes ont émergé à grande échelle. Soit les machines ne fonctionnent pas, soit il y a une pénurie de carburant. »
Targone a clairement affirmé que ces problèmes semblaient délibérés, visant à entraver le recensement dans des zones connues pour leur soutien à l’opposition. Il a également mis en garde la communauté internationale, soulignant l’importance de leur attention à ces revendications pour éviter toute complicité involontaire : « En dénonçant cet audit, nous cherchons à responsabiliser l’OIF. Nous savons que le régime a prévu une stratégie combinant élections et répression. L’OIF, une fois de plus, semble soutenir cette réalité au Togo. »
Cette contestation de la DMP ouvre une nouvelle brèche de tensions politiques à l’approche d’échéances électorales cruciales. La divergence entre l’opinion de la coalition politique et l’audit de l’OIF soulève des interrogations sur la transparence et l’impartialité du processus électoral au Togo.
Alors que la nation attend avec impatience des éclaircissements sur les dates des prochaines élections, cette dissension croissante entre les acteurs politiques locaux et les évaluateurs internationaux jette une ombre inquiétante sur le processus démocratique dans le pays.