Internationnal
Burkina Faso : Ibrahim Traoré donne un ultimatum aux banques

Le 20 mars 2025, lors d’une visite à Ziniaré, dans la région du Plateau-Central, le président Ibrahim Traoré a lancé un ultimatum aux banques du pays. Il a exigé qu’elles versent d’ici la fin du mois de mars 25 % des dépôts à terme (DAT) appartenant aux sociétés d’État. Ces dépôts, qui sont généralement bloqués pour une durée déterminée avec un taux fixe, sont soumis à des pénalités en cas de retrait avant échéance. Selon Traoré, cette mesure est nécessaire pour répondre à la crise économique et soutenir les petites entreprises en difficulté, notamment celles qui peinent à rembourser leurs dettes auprès du Trésor.

Un Conflit Risqué avec le Secteur Bancaire
Le président Traoré semble vouloir s’attaquer directement au secteur bancaire pour résoudre la crise intérieure. Cependant, certains experts soulignent que cette décision pourrait avoir des conséquences lourdes pour l’économie du pays. En effet, ces banques financent plus de 90 % des demandes de financement de l’État auprès du guichet UMOA-Titres, une source cruciale pour le pays. En adoptant cette approche confrontante, Traoré pourrait ouvrir un front supplémentaire, risquant de fragiliser encore plus les relations avec le système bancaire, comme l’avait vécu Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, dont les tentatives de ponctionner les banques ont eu des conséquences graves.
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Les Conséquences d’un Ultimatum Risqué
Bien que Traoré justifie cette mesure par l’urgence de sauver les petites entreprises en difficulté, l’ultimatum de 25 % pourrait également réduire la capacité des banques à investir dans les obligations d’État, qui sont vitales pour maintenir les finances publiques à flot. En août 2024, le président avait déjà mis en place la Banque des Dépôts du Trésor pour centraliser les fonds publics, dans le but d’optimiser la trésorerie de l’État. Cependant, l’impact réel de cette institution reste encore à prouver. Si les banques refusent de se conformer à l’ultimatum, le président a laissé entendre qu’il n’hésiterait pas à adopter d’autres méthodes plus coercitives.
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