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Togo/Zio : Polémique autour d’un arrêté préfectoral sur les fêtes traditionnelles
Le préfet Kodjo Kadévi Etsé a pris, le 6 septembre 2024, un arrêté controversé interdisant toute célébration traditionnelle après la fête d’Ayiza, célébrée en l’honneur des moissons. Cette information relayée par le journal Lecorrecteur a rapidement suscité des réactions divergentes dans les milieux culturels et politiques.
Une décision pour préserver l’ordre
Selon l’autorité locale, cette décision est motivée par la nécessité de préserver l’ordre public et d’assurer une organisation cohérente des festivités. En encadrant strictement le calendrier des célébrations, le préfet estime que cela évitera des désordres potentiels et contribuera à renforcer l’harmonie communautaire. Cependant, cette justification est perçue par certains comme un prétexte pour centraliser davantage le contrôle des pratiques culturelles locales.
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Inquiétudes autour de l’identité culturelle
Les critiques fusent, arguant que l’arrêté pourrait entraîner un affaiblissement de l’identité culturelle des communautés concernées. Les fêtes traditionnelles ne sont pas de simples divertissements ; elles incarnent des rites de passage, des souvenirs collectifs et des expressions uniques du patrimoine local. Pour plusieurs leaders d’opinion, ce cadre rigide menace de diluer la diversité culturelle, qui est pourtant la richesse de ces communautés.
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Un tissu social fragilisé ?
En imposant un calendrier unique, le préfet prend le risque de briser le compromis social que représentent ces célébrations. Le journal Lecorrecteur souligne que ces fêtes jouent un rôle central dans le vivre-ensemble, permettant aux différentes composantes de la société de se rassembler autour de traditions communes. L’absence de ces moments d’échange pourrait renforcer les clivages au lieu de les atténuer.
Les autorités face aux frustrations locales
Les autorités locales, tout en affirmant vouloir préserver la cohésion, semblent pourtant alimenter des frustrations croissantes au sein de la population. Les habitants, habitués à une autonomie relative dans l’organisation de leurs festivités, dénoncent une ingérence qui risque d’accentuer la défiance vis-à-vis des instances administratives.
Un compromis nécessaire
Pour l’heure, le débat reste ouvert. Certains appellent à un dialogue entre autorités et représentants communautaires afin de trouver un compromis respectant à la fois les impératifs d’ordre public et la nécessité de préserver l’identité culturelle des peuples concernés.