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NET : Gerry Taama agresse publiquement Jules Amim : « Va créer ton propre parti politique »
Gerry Taama, le dynamique fondateur du Nouvel Engagement Togolais (NET), a rompu son silence avec une déclaration passionnée qui a secoué le paysage politique togolais, marqué par une lutte de pouvoir à enjeux élevés au sein du parti, en ciblant particulièrement Jules AMIM.
La récente publication de Gerry Taama sur Facebook a révélé au grand jour les tensions internes qui menacent de fracturer l’un des principaux partis d’opposition du Togo. Ce vétéran de la politique, qui avait annoncé son retrait de la scène, revient avec une vigueur inattendue. Sa cible est claire : Jules Amim, ancien allié devenu adversaire, que Taama accuse de manœuvres pour s’emparer de la direction du parti.
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Dans sa réponse enflammée à la crise, Taama montre à quel point il est personnellement impliqué dans le destin du NET. Ses propos, qualifiant ses adversaires de « sorciers » politiques, illustrent l’intensité du conflit. Sa volonté de défendre son héritage politique laisse penser que sa retraite annoncée était précipitée, voire mal interprétée.
voici la réponse de Gerry Taama à Jules Amim :
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« Le regard du coup d’État était déjà là. La sorcellerie de ça !
Aujourd’hui, je ne suis plus président national du NET et je reprends ma liberté de parole. Si quelqu’un croit qu’on va créer un parti politique, galérer pendant 12 ans pour le faire grandir, et qu’il viendra nous l’enlever juste parce qu’il a trouvé un peu de djè, il se trompe lourdement. Est-ce qu’il me connaît vraiment ? J’ai été exclu pour indiscipline par le frère Cattin en personne du collège Chaminade, tout en étant troisième de ma classe. Est-ce qu’on s’amuse avec un tel homme ?
Même si nous devons porter l’affaire devant la Cour internationale de justice, nous irons. Le seul et unique président légitime du Nouvel Engagement Togolais, c’est Ismaël Tanko. En tant qu’ancien président, je suis désormais le premier président d’honneur du parti. Oubliez ces histoires de démission de la politique. Avec ces ‘sorciers’ qui veulent voler notre héritage, je ne pars plus. Si cela dérange quelqu’un, qu’il crée son propre parti politique. Moi, je décide si je démissionne ou pas. C’est votre parti ?
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Si Jules Amim veut diriger un parti politique, qu’il crée le sien, comme ceux de l’ANC, des FDR et d’autres politiciens. Kawilassi !
Voilà un gars qui rejoint le parti en 2016, après deux élections déjà. Très présent aux réunions, toujours disponible… Je le nomme conseiller avant de le promouvoir au secrétariat général en 2017. En 2018, alors qu’il traverse une période difficile, je l’embauche dans ma société. Je lui achète même une moto qu’il doit rembourser en 10 mensualités. Il n’en paie que deux et garde la moto. Rien que pour cela, je pourrais porter plainte, non ?
Mais moi, je suis trop naïf. Peut-être que le gars m’a manipulé. En 2019, quand il faut désigner un nouveau membre à la CENI, il vient me voir en pleurs :
– Président, je sais que vous êtes le seul à dépenser pour le parti. Si vous me nommez à la CENI, je prélèverai seulement 200 000 F de mon salaire et le reste ira au parti.
C’est comme ceux qui disent que « c’est juste le bout qui va entrer ». Et peut-être qu’il m’a vraiment manipulé. Il ne rembourse pas la moto, et pourtant je le nomme encore à la CENI. Mais c’est mon côté empathique. J’ai trop vite pitié des gens, caractère hérité de mon père que je garderai toujours. Contre l’avis de mes conseillers, je le nomme à la CENI. Plus tard, je me bats même pour qu’il soit nommé président de la commission communication. Mais il me fait honte là-bas, sans le bac, face à des figures comme le ministre Payadowa.
Nous manquons de rigueur dans les partis d’opposition. En tant que président de commission, il gagne environ 1,2 million de francs par mois. Il s’engage à verser 500 000 F pour contribuer au parti. Il paie un mois, puis refuse de cotiser les suivants. J’ai parlé fatigué, il tient bon. Les virements sont faits directement sur son compte, que faire ?
À la CENI, il est tellement imbu de lui-même que, dans sa voiture de service, lorsqu’il arrive quelque part, il exige que le policier lui ouvre la porte. À cause de lui, la CENI a dû émettre une note interne interdisant cette pratique. »