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Faits divers

Burkina Faso : Des milices pro-gouvernementales impliquées dans le massacre à Solenzo

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Burkina Faso : des milices pro-gouvernementales impliquées dans le massacre à Solenzo
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Des vidéos d’une violence inouïe ont circulé sur les réseaux sociaux, montrant des hommes armés parmi des corps de femmes et d’hommes ligotés et parfois sans vie. Ces images choquantes proviennent du village de Solenzo, situé à l’ouest du Burkina Faso, où une tragédie s’est déroulée les 10 et 11 mars. Selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW), des dizaines de personnes ont été tuées par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), dans le cadre d’une opération de représailles contre des attaques jihadistes.

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Un bilan humain accablant

D’après Ilaria Allegrozzi, chercheuse à HRW, au moins 58 corps ont été recensés dans les vidéos, mais ce chiffre pourrait être sous-estimé en raison de l’empilement des corps. “Les corps étant empilés, il a été difficile de les compter précisément”, explique-t-elle. Les victimes, majoritairement issues de la communauté peule, semblent avoir été ciblées délibérément. Selon les analyses de vidéos et de témoignages recueillis, les propos tenus par les assaillants vont bien au-delà du discours de haine et de violence.

La communauté peule visée de manière systématique

Les vidéos révèlent des menaces à l’encontre des Peuls, une communauté historiquement stigmatisée dans la région. Dans l’une des vidéos, un homme s’exprimant en Mooré menace les personnes au sol, leur affirmant : “Vous, les Peuls, vous pensez vraiment pouvoir prendre le contrôle du Burkina Faso ? Vous n’y arriverez jamais ! Ce qui vous reste à faire ici, c’est de disparaître.” Les auteurs des massacres sont identifiés comme appartenant à des groupes de volontaires pour la défense de la patrie, tels que le Groupe d’autodéfense de Mahouna ou les Forces rapides de Kouka.

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La version officielle du gouvernement burkinabè

Le gouvernement burkinabè a réagi en qualifiant les informations relatives au massacre de “campagne de désinformation”. Selon un communiqué diffusé samedi, les autorités expliquent que les VDP, appuyés par les forces de sécurité, ont mené une riposte à la suite d’une attaque jihadiste. Elles affirment avoir découvert des familles composées de femmes, d’enfants et de personnes âgées qui auraient été utilisées comme boucliers humains par les jihadistes. Toutefois, cette version officielle n’a pas fourni de preuves concrètes pour contrer les vidéos analysées par Human Rights Watch.

Des réactions internationales et un contexte régional tendu

Au-delà des préoccupations internes, des experts des Nations unies ont également exprimé leur indignation après le massacre de Dioura au Mali, où des éléments des forces armées maliennes et des groupes liés à Wagner ont tué plusieurs personnes. La violence dans la région du Sahel, notamment au Burkina Faso et au Mali, soulève des inquiétudes croissantes quant à la protection des civils et à la réponse des autorités face à des exactions aussi graves.

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