Actualités
Voici la nouvelle puissance militaire africaine qui fabrique ses propres armes

En pleine transformation industrielle, l’Éthiopie s’affirme comme une nouvelle force militaire sur le continent africain. Sa stratégie de souveraineté technologique suscite autant d’admiration que de questionnements géopolitiques.

Une percée stratégique dans l’industrie de défense
Longtemps dépendante des importations, l’Éthiopie a connu une ascension remarquable en matière de production militaire. En quelques années, elle est passée d’un pays peinant à produire ses propres munitions à une nation capable de fabriquer et même d’exporter des armes. Cette avancée renforce sa souveraineté et propulse l’Éthiopie parmi les leaders africains dans le secteur de la défense.
Des munitions locales aux chars et roquettes
Grâce à l’Ethiopian Defense Engineering Industry Corporation, le pays a franchi un cap : il produit désormais des roquettes et des chars, un exploit rare sur le continent. Cette capacité lui permet non seulement de renforcer ses propres forces armées, mais aussi de s’envisager comme un fournisseur régional d’armement.
« Les capacités que nous développons contribuent à notre prospérité. Elles offrent de l’espoir à notre nation et au continent », a déclaré le Premier ministre Abiy Ahmed.
Lire aussi : Répression au Togo : la jeunesse togolaise rejette l’appel au dialogue de la CEDEAO
Une industrie de drones en plein essor
L’Éthiopie a aussi lancé SkyWin Aeronautics Industries, une entreprise dédiée à la fabrication de drones civils et militaires. Une ambition technologique qui marque un tournant décisif pour un pays autrefois dépendant de l’extérieur, et qui vise désormais les marchés d’exportation.
Un frein naturel : l’absence d’accès à la mer
Malgré ces avancées, l’Éthiopie reste confrontée à un obstacle de taille : elle est enclavée. L’absence de port limite sa capacité à exporter son matériel militaire, l’obligeant à négocier avec ses voisins maritimes — la Somalie, Djibouti et l’Érythrée. Une tâche complexe dans une région historiquement instable.
Un récent différend avec la Somalie sur l’accès à la mer a failli dégénérer, mais un accord diplomatique a finalement été trouvé, illustrant les tensions permanentes de la Corne de l’Afrique.

Une diplomatie prudente dans un climat régional sensible
Face à ces défis, le Premier ministre Abiy Ahmed mise sur une approche pacifique et coopérative. Le 3 juillet 2025, devant le Parlement, il a réaffirmé que les ambitions portuaires de l’Éthiopie s’inscrivaient dans une logique de respect mutuel.
« Notre quête d’accès aux ports repose sur la négociation pacifique et le respect de la souveraineté, et non sur la force », a-t-il précisé.
Il a également insisté sur l’interdépendance des pays de la région et la nécessité de coopérer pour garantir une stabilité durable.
Une puissance montante, entre paix et dissuasion
Abiy Ahmed a tenu à rassurer les partenaires internationaux : aucun conflit avec les pays voisins n’a été engagé depuis sept ans. Toutefois, il a souligné que l’Éthiopie, forte de sa modernisation militaire, saurait se défendre si sa souveraineté était menacée.
« Nous ne recherchons pas la confrontation… mais nous avons la capacité de défendre notre paix. »
Une ambition assumée pour l’Afrique
Avec une économie en croissance, une population dynamique et une armée modernisée, l’Éthiopie affirme sa place comme acteur incontournable en Afrique. Entre volonté de paix et démonstration de puissance, le pays trace son propre chemin, incarnant un modèle de résilience et de transformation stratégique sur le continent.
##militaire ##
Rejoindre notre communauté WhatsApp pour ne rien manquer.
Rejoignez notre communauté télégramme pour ne rien manquer.
