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Togo : François Boko dénonce une répression sanglante « préméditée et perfide » et appelle à la mobilisation pour libérer le pays

Dans une déclaration aussi poignante que déterminée rendue publique depuis Paris le 3 juillet 2025, François Boko, ancien ministre de l’Intérieur du Togo (2002-2005), tire la sonnette d’alarme. Il dénonce ce qu’il qualifie de « répression préméditée et perfide » menée par le régime de Faure Gnassingbé contre les manifestations pacifiques des 26, 27 et 28 juin 2025. Selon lui, ces événements tragiques marquent un nouveau tournant dans la dérive autoritaire du pouvoir en place et exigent une mobilisation générale, tant au niveau national qu’international.

Hommage aux victimes : la jeunesse togolaise en première ligne
François Boko commence sa déclaration par un hommage appuyé aux victimes de la répression. Il salue la mémoire des manifestants tués, blessés ou arrêtés, et adresse ses condoléances aux familles endeuillées. Pour l’ancien ministre, la jeunesse togolaise, « frappée dans sa chair, son cœur et sa dignité », porte désormais l’espoir d’un Togo libre. Il soutient avec vigueur son combat pour un avenir construit sur place, loin des drames migratoires et de l’exil forcé.
Une violence d’État devenue système
La dénonciation de François Boko va au-delà du simple constat. Il inscrit les violences récentes dans une longue lignée d’abus cycliques : de 1991, avec les corps repêchés de la lagune de Bé, à 2005, lors de la succession dynastique sanglante, en passant par 2017 avec les soulèvements réprimés. Cette répétition, dit-il, n’est pas le fruit du hasard mais d’un système bien huilé qui réprime méthodiquement toute volonté d’alternance.
Il rappelle que la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), financée notamment par le PNUD et l’Union européenne, avait formulé 68 recommandations pour briser ce cycle. Mais faute de volonté politique, aucune n’a été mise en œuvre, laissant les violences revenir comme un refrain tragique.
Des milices déguisées en forces de l’ordre
Selon François Boko, les violences de juin 2025 ne relèvent pas de bavures isolées mais d’une stratégie répressive planifiée. Il décrit avec précision les méthodes : hommes cagoulés, véhicules militaires maquillés en patrouilles de police, arrestations ciblées, tortures en pleine rue. Pour lui, cette machination a été validée par la hiérarchie militaire et couverte par des responsables politiques comme Gilbert Bawara, ministre de la fonction publique, qui avait laissé entendre à la veille des manifestations qu’une « auto-défense » des quartiers pourrait être justifiée.

Une gouvernance défaillante, des partenaires complices par leur silence
L’ancien ministre n’épargne pas non plus la communauté internationale. Il interpelle les partenaires historiques du Togo — France, Union européenne, ONU sur leur silence complice. Il cite le précédent gambien avec Yahya Jammeh, chassé du pouvoir grâce à une pression conjointe diplomatique et militaire. Selon lui, le moment d’agir au Togo est arrivé : « Il est des moments où le silence devient une faute et une caution à l’injustice », martèle-t-il.
Un appel aux forces armées : « Protégez le peuple »
Dans l’une des parties les plus marquantes de son message, François Boko s’adresse directement aux soldats togolais, appelant à un sursaut patriotique. Il leur rappelle qu’ils sont issus du peuple et doivent le défendre, non le réprimer :
« Aucune dictature n’a jamais eu éternellement raison sur un peuple… Le peuple vous attend pour retrouver ensemble l’unité et l’honneur que vous méritez. »
Un appel solennel à la résistance et au sursaut démocratique
Par cette déclaration, François Boko pose les jalons d’un sursaut national, où la solidarité civique rejoint l’exigence de justice. Il dénonce non seulement les méthodes, mais aussi l’idéologie d’un État failli, incapable d’organiser même une manifestation pacifique sans sombrer dans la violence. Il appelle les Togolais à ne plus subir et la communauté internationale à ne plus détourner le regard.
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