Togo : Deux Premiers ministres pour un seul pays ? Faure Gnassingbé face à la gravité de l’heure

Au Togo, depuis le 2 mai 2025, le gouvernement dirigé par Victoire Dogbé a officiellement présenté sa démission. Toutefois, dans les faits, ce gouvernement continue d’assurer les affaires courantes, une situation transitoire censée être brève, mais qui s’éternise.

Le lendemain, le 3 mai 2025, Faure Gnassingbé, président du Togo depuis deux décennies, a prêté serment dans ses nouvelles fonctions de Président du Conseil, devenant de facto le chef de gouvernement dans le nouveau système mis en place. Mais plus de deux mois après, aucun gouvernement n’a été formé, laissant le pays dans un flou institutionnel inquiétant.

Quel gouvernement agit ? Un flou dangereux pour la République

Pendant que l’opinion attend la composition du nouveau gouvernement, des communiqués officiels sont publiés, des décisions sont prises, certaines répressives, d’autres autoritaires. Cela soulève une question majeure : qui gouverne réellement ? Est-ce l’équipe démissionnaire de Dogbé, encore active par intérim ? Ou un gouvernement fantôme dirigé par Faure Gnassingbé sans ministres ?

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Des élections municipales organisées par un pouvoir transitoire

Paradoxalement, le gouvernement dit « chargé des affaires courantes » a organisé les élections municipales, un acte pourtant hautement politique et stratégique. Cela suscite l’indignation : Faure considère-t-il les élections comme des affaires courantes ? Peut-on réellement parler de démocratie dans de telles conditions ?

Une société civile dépassée, une jeunesse en colère

Face à cette confusion, les intellectuels du pays, souvent proches du pouvoir, gardent le silence, renforçant l’isolement de la société civile qui semble impuissante. Mais la jeunesse togolaise, elle, refuse de se taire. Torturée physiquement et mentalement, elle exprime son indignation sur les réseaux sociaux et dans la rue, malgré les risques.

L’heure est grave : un appel à la lucidité politique

Alors que le Togo traverse une crise politique sans précédent, les interrogations sur la légitimité des actions gouvernementales se multiplient. Faure Gnassingbé doit entendre l’appel au bon sens républicain : le pays ne peut pas continuer à fonctionner avec deux chefs de gouvernement – l’un sans gouvernement et l’autre sans légitimité pleine.

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