Politique
Togo : 12 partis politiques et des OSC réclament une transition politique avant mai 2025

Au Togo, la réforme constitutionnelle qui a instauré la 5ᵉ République continue de susciter de vives tensions. Ce jeudi, 12 partis politiques et organisations de la société civile (OSC) ont exprimé leur fermeté en rejetant ce changement, qu’ils qualifient de « coup d’État constitutionnel ». Dans leur « Déclaration du 20 mars », ces acteurs appellent à une transition politique et préviennent qu’un vide juridique pourrait survenir dès le 4 mai 2025, date de la fin du mandat de l’actuel président Faure Gnassingbé.

Un Appel à la Résistance
Lors d’une rencontre tenue à Lomé, les leaders de partis comme le CAR, la CDPA, l’ADDI, les FDS, l’ALCADES, et d’autres groupes politiques et sociaux ont signé la déclaration conjointe, appelant à la résistance contre ce qu’ils considèrent comme un changement constitutionnel non validé par la volonté populaire. Les signataires dénoncent une réforme imposée par la voie parlementaire et sans consultation populaire, ce qui, selon eux, contrevient à l’esprit de la Constitution togolaise de 1992.
Selon les signataires, « La constitution de 1992, dans sa version révisée de 2019, stipule clairement que le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Toute modification de cette disposition ne peut se faire que par voie référendaire ». L’absence de référendum pour valider ce changement est perçue comme une violation grave de la légitimité démocratique.
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L’Appel à un Compromis Politique
Les partis politiques et OSC soulignent également le risque d’un « vide juridique » à partir du 4 mai 2025, si aucune solution politique n’est trouvée avant la fin du mandat actuel du président Faure Gnassingbé. Face à cette situation, ils exigent la tenue d’assises nationales inclusives pour permettre aux différentes parties prenantes de trouver une issue politique au conflit constitutionnel en cours.
Dans leur déclaration, les signataires lancent un appel à l’ensemble des acteurs sociaux et politiques du pays. « Nous appelons à la mobilisation de tous les corps constitués, y compris les enseignants, avocats, magistrats, syndicats, journalistes, autorités religieuses, chefs traditionnels, et la diaspora, pour s’unir contre ce projet de monarchisation », déclarent-ils.

Une Mobilisation Grandissante
Pour les leaders de l’opposition, le message est clair : si les élections présidentielles ne sont pas organisées avant mai 2025, il y aura un vide juridique qui nécessitera une transition politique. Gérald Adja, membre de la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), a averti : « Le mandat du président Faure Gnassingbé finit le 4 mai 2025. Si rien n’est fait pour organiser des élections, le pays sera confronté à une situation de crise constitutionnelle ».
De son côté, Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, coordinatrice de la DMP, a lancé un appel à la mobilisation collective. Elle a annoncé un meeting prévu pour le 23 mars à Akassimé et a souligné la nécessité d’unir les forces de l’opposition, même sans une coalition formelle, pour résister à la réforme constitutionnelle imposée.
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Vers un Tournant Politique ?
Le Togo se trouve à un carrefour institutionnel crucial. L’opposition, soutenue par plusieurs organisations de la société civile, continue de s’opposer fermement à la réforme constitutionnelle qui a instauré la 5ᵉ République. Dans un contexte de tensions croissantes, l’appel à une transition politique semble se renforcer, avec une mobilisation de plus en plus large. La suite de la situation dépendra des évolutions politiques à venir, mais la question du vide juridique à partir du 4 mai 2025 demeure une source d’inquiétude pour l’ensemble du pays.
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