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Le discours de Wadagni à Parakou enflamme les débats : hommage ou stratégie de succession ?
Parakou a été le théâtre d’un moment politique intense et soigneusement orchestré. Devant une foule en liesse, Romuald Wadagni a livré un discours aux accents à la fois solennels et stratégiques lors de la cérémonie d’investiture du duo Wadagni–Talata. En saluant avec ferveur l’œuvre du président Patrice Talon, le ministre béninois de l’Économie s’est présenté comme le gardien d’un héritage… mais aussi comme un acteur central de la future succession. Une sortie qui alimente déjà les spéculations et enflamme le débat politique national.
Son discours, empreint d’émotion et de calcul politique, a marqué les esprits :
« Je me tiens ici, conscient des défis à venir, mais aussi porté par le chemin déjà tracé », a-t-il déclaré, sous les applaudissements nourris de la foule.
La “continuité” comme mot d’ordre… mais à quel prix ?
En saluant avec emphase la gouvernance Talon, Wadagni s’est clairement positionné comme le gardien et le prolongement d’un héritage politique qui suscite à la fois admiration et controverse. Il a insisté sur les avancées économiques, les chantiers d’infrastructures et la transformation structurelle du pays.
Mais derrière cette rhétorique de continuité se cache un enjeu majeur : la succession politique. Wadagni s’est présenté, sans le dire explicitement, comme l’homme qui prendra le relais, celui qui “poursuivra le chemin déjà tracé”. Une posture qui alimente les débats dans les cercles politiques et sur les réseaux sociaux, certains y voyant une investiture officieuse du dauphin de Talon.
Le Nord au cœur de la stratégie
Parakou, ville stratégique du Nord béninois, n’a pas été choisie au hasard. En s’adressant directement aux populations septentrionales, Wadagni a envoyé un signal clair : aucune région ne sera laissée en marge de sa vision politique.
Il a évoqué la proximité, l’écoute et la prise en compte des réalités locales, tout en promettant de renforcer la cohésion nationale. Un message habile dans un contexte où les clivages régionaux restent un facteur sensible dans la vie politique du Bénin.
Un passage de témoin qui ne dit pas son nom
En rendant un hommage appuyé à Patrice Talon, Wadagni a également ouvert une nouvelle page : celle d’une transition politique soigneusement scénarisée. Pour beaucoup d’observateurs, ce discours d’investiture sonne comme une entrée officielle dans la course à la succession, même si la communication officielle préfère parler de “continuité”.
Dans les coulisses, certains cadres politiques voient déjà se dessiner les contours d’un futur duel politique où Wadagni pourrait devenir l’homme fort d’une nouvelle ère, porté par l’appareil du pouvoir actuel.
Une investiture qui divise
Si une partie de la population applaudit la stabilité promise par Wadagni, d’autres y voient une manœuvre politique calculée, visant à verrouiller la succession autour du cercle présidentiel sortant. Le débat est lancé, et les prochains mois s’annoncent décisifs pour savoir si cette stratégie de continuité sera plébiscitée ou contestée.
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Source : 24heuresinfo
