Kanal FM recadrée : avertissement de la HAAC en pleine tension politique

La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) n’a pas tardé à réagir après la diffusion de l’émission « Club de la Presse » sur les ondes de Kanal FM le 18 mars 2025. Suite à des plaintes concernant des propos jugés tendancieux, l’autorité a auditionné la radio lors d’une séance plénière exceptionnelle le 21 mars. Cette audition a été déclenchée par une auto-saisine de la HAAC, conformément à l’article 35 de la loi organique n°2021-031 du 6 décembre 2021 relative à la régulation des médias. Un communiqué officiel a rappelé aux journalistes l’importance de respecter les principes déontologiques, notamment dans un climat politique déjà tendu.

Les reproches de la HAAC : déséquilibre et gestion de l’émission

Dans son communiqué n°006/HAAC/25/P, la HAAC a fait état de plusieurs manquements professionnels. L’autorité a souligné un déséquilibre flagrant dans le choix des invités et le traitement de l’information. Lors de l’émission, l’animateur, Pascal Lossou, et la rédactrice en chef, Patricia Adjisseku, ont invité Kwami Manti, secrétaire général adjoint du parti Alliance Nationale pour le Changement (ANC), et Isidore Akollor, directeur de publication du journal Actu-Express. Cependant, la HAAC a critiqué la gestion des débats, pointant des propos jugés « tendancieux, non objectifs et sans preuves » de la part des invités, ce qui, selon l’autorité, risquait de porter atteinte à l’ordre public et à la sécurité.

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Réactions de Kanal FM : excuses et engagements à rectifier
Face aux reproches de la HAAC, Kanal FM a présenté ses excuses, expliquant qu’une série de difficultés organisationnelles avaient perturbé le bon déroulement de l’émission. Les responsables de la station se sont engagés à prendre des mesures correctives pour garantir un meilleur équilibre de l’information à l’avenir et à renforcer la rigueur dans la gestion des débats. Ils ont affirmé qu’ils prendraient dorénavant des précautions supplémentaires pour éviter de tels manquements et maintenir un cadre respectueux de la déontologie.

Un appel à la responsabilité et à la pluralité des opinions
Le président de la HAAC, Pitalounani Telou, a profité de cette audition pour rappeler aux professionnels des médias l’importance du respect des règles déontologiques et éthiques. Il a insisté sur la nécessité d’une maîtrise des techniques d’animation des émissions interactives, en particulier celles en diffusion directe. En outre, il a exhorté les médias à veiller à la pluralité des opinions, en ouvrant davantage leurs antennes aux différentes tendances politiques pour promouvoir un débat équilibré. Cela constitue un appel à un engagement renforcé pour garantir des émissions qui respectent la diversité des courants de pensée.

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Une mise en garde ferme dans un climat politique tendu
Le communiqué de la HAAC a souligné l’importance de la responsabilité sociale des journalistes, surtout dans un contexte où les débats politiques sont sensibles, notamment sur la question d’une possible nouvelle république au Togo. Cette mise en garde intervient dans un moment délicat pour les médias togolais, où la consolidation démocratique du pays semble d’autant plus cruciale. L’autorité a averti que tout manquement aux règles de déontologie, notamment celles prévues dans le Code de la presse et le Code de déontologie du journaliste, serait sanctionné de manière rigoureuse. Cet avertissement à Kanal FM marque un tournant dans la régulation des médias, rappelant à tous que la quête d’une information juste et équilibrée est essentielle pour la stabilité démocratique.

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