Actualités
Justice aux ordres au Togo : 10 ans de prison pour Aziz Goma et ses co-accusés

La justice togolaise a une nouvelle fois frappé fort avec la condamnation de 14 militants de l’opposition à de lourdes peines de prison. Parmi eux, Aziz Goma, Adam Latif et Djobo Boukari, considérés comme des prisonniers politiques par plusieurs organisations de défense des droits humains. Après sept ans de détention, ces militants viennent d’écoper de 10 ans de réclusion, tandis que d’autres accusés, supposés en fuite, ont été condamnés à 20 ans de prison.

Une parodie de justice dénoncée
L’Association des Victimes de Torture au Togo (ASVITTO) a dénoncé un « procès arbitraire avec des condamnations iniques ». Elle rappelle que ces accusés ont été arrêtés en 2018, au lendemain des manifestations organisées par la coalition de l’opposition C14. Selon l’association, ce procès constitue une violation flagrante du principe de « l’autorité de la chose jugée », ainsi que des décisions de la Cour de justice de la CEDEAO exigeant leur libération et réparation.
Une répression politique déguisée
L’affaire remonte aux mobilisations de 2018, où le régime de Faure Gnassingbé, paniqué par l’ampleur des manifestations, a mis en place une répression sévère. Plusieurs jeunes militants, en particulier ceux du Parti National Panafricain (PNP), ont été arrêtés dans ce qui s’apparente à une stratégie de terreur. ASVITTO et d’autres organisations dénoncent l’instrumentalisation de la justice pour neutraliser toute opposition politique.
Lire aussi : Donald Trump frappe fort : des dizaines de hauts fonctionnaires suspendus pour insubordination
Des accusations sans preuves ?
Le tribunal a justifié ces condamnations par des accusations de « complot contre la sécurité de l’État », « groupement de malfaiteurs » et « troubles aggravés à l’ordre public ». Selon l’accusation, les militants auraient participé à des réunions en Europe pour préparer un soulèvement. Pourtant, aucune preuve tangible n’a été présentée, et tous les accusés ont rejeté ces allégations qu’ils qualifient de montages.
Rejoindre notre communauté WhatsApp pour ne rien manquer.
Rejoignez notre communauté télégramme pour ne rien manquer.

Un système judiciaire sous influence
Le verdict du procès semblait écrit d’avance. La justice togolaise, souvent critiquée pour son manque d’indépendance, apparaît une fois de plus comme un instrument de répression au service du pouvoir. Alors que les institutions internationales ont plusieurs fois demandé la libération de ces prisonniers politiques, le régime semble décidé à ignorer ces injonctions.
Une situation préoccupante
Des dizaines de prisonniers politiques croupissent encore dans les geôles togolaises dans des conditions alarmantes. Malgré les dénonciations répétées des organisations de défense des droits de l’Homme, le régime de Faure Gnassingbé persiste dans sa politique de répression. ASVITTO et ses partenaires réclament une libération immédiate et sans condition des détenus, ainsi que l’application des décisions judiciaires internationales en leur faveur.
Le sort de ces prisonniers politiques pose une question cruciale : la justice togolaise pourra-t-elle un jour fonctionner en toute indépendance, ou restera-t-elle un outil au service du pouvoir en place ?
