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Faits divers

Bénin : Un paysan déterre le crâne de son frère à Copargo dans l’espoir de faire prospérer ses cultures

Bénin : Un paysan déterre le crâne de son frère à Copargo dans l’espoir de faire prospérer ses cultures

À Copargo, dans le nord du Bénin, un fait divers aussi macabre qu’édifiant vient de faire irruption dans l’actualité. Un agriculteur a volontairement déterré le crâne de son frère défunt pour améliorer sa récolte. Un acte qui illustre la frontière ténue entre croyances traditionnelles, misère agricole et dérives occultes.

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Un rituel pour sauver une saison agricole

L’histoire débute dans le petit village de Yaoura, au sein de la commune de Copargo. Un homme d’une quarantaine d’années, agriculteur de son état, fait face à des récoltes désastreuses saison après saison. Désespéré, il se tourne vers un marabout installé dans l’arrondissement voisin de Pabégou. Le « remède » proposé est pour le moins glaçant : exhumer un crâne humain et le remettre au marabout pour fabriquer un talisman censé multiplier la production d’ignames.

L’agriculteur choisit alors de profaner, de nuit, la tombe de son propre frère, mort quelques mois plus tôt. Le crâne est remis au marabout contre la promesse d’une moisson abondante. Mais très vite, le malaise l’emporte sur l’espoir.

Remords et hallucinations : quand le surnaturel rattrape la réalité

L’homme ne trouvera jamais la paix. Selon sa propre confession, des cauchemars l’assaillent. Il affirme avoir vu son frère dans ses rêves, l’accusant de trahison. L’angoisse devient insupportable. Rongé par la culpabilité, il ne parvient plus à dormir ni à cultiver ses champs. C’est dans cet état de détresse qu’il se présente de lui-même au commissariat de Copargo au Bénin pour avouer son acte.

Son témoignage déclenche immédiatement une enquête de la police, qui durera du 16 au 19 juillet 2025.

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Une enquête qui révèle l’existence d’un réseau occulte

L’affaire prend une autre tournure lorsque les forces de l’ordre interpellent le marabout mis en cause et un de ses complices. La perquisition de leur domicile livre un véritable arsenal rituel : restes du crâne, ossements humains, peau de caïman, épine de porc-épic, gris-gris en tout genre, 4,9 kg de chanvre indien et un pistolet artisanal. Autant d’indices qui laissent penser à un réseau structuré autour de pratiques ésotériques illégales.

Selon les enquêteurs, il ne s’agirait pas d’un cas isolé. D’autres clients, paysans pour la plupart, auraient pu recourir aux services de ce marabout dans l’espoir d’améliorer leur productivité agricole par des voies mystiques.

Quand la misère alimente les croyances extrêmes

Ce drame soulève de profondes interrogations sur les conditions sociales des populations rurales au Bénin. Dans un contexte d’appauvrissement généralisé et de manque d’accès aux technologies agricoles modernes, certains producteurs se tournent vers des solutions « traditionnelles » qui flirtent avec l’illégalité et l’irrationnel.

La profanation de sépultures, loin d’être un fait isolé, réapparaît sporadiquement dans l’actualité béninoise. Elle trahit une détresse réelle, mais aussi l’ancrage de croyances mystiques dans une société en mutation. Cette affaire ravive le débat sur l’éducation, la sensibilisation et l’encadrement des zones rurales trop souvent laissées pour compte.

Vers une réponse judiciaire et sociétale

L’affaire sera bientôt jugée. Au-delà de la sentence, elle appelle les autorités à réfléchir à des solutions durables. Comment concilier respect des traditions et promotion d’une agriculture rationnelle ? Quelle politique publique pour désenclaver les villages et offrir aux paysans de véritables alternatives techniques et économiques ? Et surtout, comment prévenir la manipulation de populations vulnérables par des individus exploitant la misère à des fins mercantiles ?

Ce fait divers tragique, derrière son aspect sensationnel, renvoie à une réalité bien plus complexe et préoccupante : celle d’un monde rural qui cherche à survivre, parfois au mépris des lois… et de l’éthique.

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