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Togo – Savanes : Après les morts de Tchindigue, les autorités passent à l’action et promettent un virage sécuritaire
Le drame survenu le 26 juillet à Tchindigue, dans les Savanes, n’a pas seulement endeuillé des familles , il a réveillé un sentiment d’indignation nationale. Neuf vies fauchées, vingt blessés laissés à leur sort au bord d’une route trop souvent meurtrière : ce n’est plus un simple accident, mais un cri d’alerte. Dans une région où les virages sont aussi dangereux que l’indifférence des autorités, la tragédie a mis à nu les failles d’un système routier à bout de souffle. Face à l’émotion, le gouverneur Affoh Atcha-Dédji a annoncé un plan d’action. Reste à savoir si cette fois, la promesse d’un changement ne s’écrasera pas, elle aussi, dans les fossés de la routine et de l’oubli. À quoi ressemblera réellement la riposte sécuritaire ? Et surtout : le Togo est-il enfin prêt à sauver ses routes de la fatalité ?

Face à l’émotion et à la colère suscitées par cette énième tragédie, le gouverneur de la région des Savanes, Affoh Atcha-Dédji, a pris la parole pour annoncer une série de mesures de sécurité routière. À compter du 1er août 2025, un renforcement des contrôles routiers sera opéré sur les principaux axes de circulation. Une réponse rapide à une situation qui n’a que trop duré.
Les causes d’un mal récurrent
Les accidents de la route dans les Savanes ne sont pas un phénomène nouveau. Mais leur fréquence et leur gravité posent aujourd’hui un sérieux problème de sécurité publique. Dans le cas de Tchindigue, les premières informations évoquent un défaut de maîtrise du véhicule, un état mécanique douteux et une surcharge manifeste. Autant d’éléments déjà identifiés dans de nombreux rapports antérieurs.
La région des Savanes est un carrefour stratégique du corridor Bénin–Togo–Burkina Faso. Des véhicules surchargés, souvent vétustes, circulent à grande vitesse sur des routes parfois délabrées. À cela s’ajoutent des comportements dangereux : excès de vitesse, conduite en état d’ivresse, absence de permis ou encore dépassements dangereux.
Un dispositif musclé dès le 1er août
Face à ce constat accablant, le gouverneur Affoh Atcha-Dédji a annoncé une mobilisation accrue des forces de sécurité. Gendarmerie, police, agents de la circulation et brigade routière seront déployés de façon stratégique sur les axes les plus fréquentés, notamment entre Dapaong, Cinkassé et Mandouri. L’objectif affiché est clair : prévenir les accidents en amont, et sanctionner fermement les contrevenants.

Parmi les mesures attendues :
- Contrôles techniques renforcés des véhicules, notamment les minibus et camions de transport.
- Vérification systématique des papiers, permis de conduire et assurance.
- Contrôle d’alcoolémie aléatoire pour les conducteurs.
- Répression des surcharges, fréquentes sur les axes commerciaux.
Un appel au civisme et à la responsabilité collective
Mais au-delà de la répression, les autorités veulent aussi changer les mentalités. Le gouverneur a lancé un appel solennel au civisme : « Chaque vie perdue sur la route est une perte pour toute la nation. Nous appelons tous les conducteurs à la prudence, au respect du code de la route, et à la responsabilité. »
Les campagnes de sensibilisation devraient également être intensifiées, notamment auprès des syndicats de transporteurs, des associations de chauffeurs et des usagers des routes. Car si la loi doit sévir, la prévention reste l’arme la plus efficace.
Un test de crédibilité pour les autorités
La mise en œuvre effective de ces mesures sera scrutée de près. En effet, de nombreuses promesses avaient déjà été faites par le passé après des drames similaires, sans que les résultats ne suivent. Cette fois-ci, la population attend des actes concrets et une application rigoureuse des sanctions. Car dans bien des cas, les agents chargés du contrôle deviennent eux-mêmes les maillons faibles, par des pratiques de corruption ou de laxisme.
Conclusion : sécuriser pour ne plus pleurer
Le drame de Tchindigue a mis une fois de plus en lumière les failles structurelles de la sécurité routière au Togo. La réponse des autorités, si elle est bien appliquée, pourrait marquer un tournant salutaire dans la lutte contre les accidents. Mais cette dynamique ne sera efficace que si elle s’accompagne d’un engagement citoyen, d’un contrôle rigoureux, et d’un suivi permanent.
Le Togo ne peut plus se permettre de pleurer ses morts sur l’autel de la négligence. La route doit redevenir un espace de vie, et non un couloir de deuil.
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