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Togo/arrestations, tensions et résistance : la colère monte à Gbetsogbe et au-delà

Togo/arrestations, tensions et résistance : la colère monte à Gbetsogbe et au-delà

Ce jeudi matin très tôt, dans le petit village côtier de Gbetsogbe, à 45 minutes de Lomé, trois jeunes ont été interpellés par les forces de l’ordre. Accusés d’organiser des rassemblements dans le cadre des manifestations prévues pour les 16 et 1è juillet, ils ont subi des arrestations sans explication vers une destination encore inconnue.

CSAF

Ces arrestations interviennent dans un contexte de tension sociale croissante au Togo, où les appels à la mobilisation contre le régime de Faure Gnassingbé se multiplient depuis début juin. Plusieurs sources locales dénoncent une action préventive des autorités, visant à neutraliser les voix dissidentes avant les mouvements de rue annoncés.

Une jeunesse debout face à un pouvoir inflexible

Depuis les manifestations marquantes des 6, 26, 27 et 28 juin derniers, les appels à la désobéissance civile se multiplient. Des jeunes, notamment sur les réseaux sociaux et dans les quartiers populaires, se mobilisent pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « dictature héréditaire » et de « pouvoir incompétent et violent ».

La jeunesse togolaise, longtemps qualifiée de résignée, semble cette fois déterminée à faire entendre sa voix. Les actions menées malgré la répression, comme les rassemblements nocturnes, les sit-ins improvisés et les appels à manifester, témoignent d’une volonté d’en découdre pacifiquement mais fermement avec un système politique jugé usé et illégitime.

Une répression multiforme : arrestations, intimidations, mandats d’arrêt

Les forces du régime ne se contentent plus des dispersions musclées dans les rues. Selon plusieurs sources concordantes, des mandats d’arrêt ont été émis contre des activistes, blogueurs et même des artistes, dans une tentative manifeste d’intimider les voix qui portent. Le nom de Calixte Madjoulba, actuel Ministre de la sécurité, revient régulièrement comme l’un des artisans de cette traque silencieuse.

Les milices civiles, communément appelées « miliciens de Bawara », sont aussi pointées du doigt pour leur rôle dans la surveillance et la répression des militants. Une stratégie de contrôle social étouffant, qui rappelle les heures sombres de la répression politique sur le continent.

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Gbetsogbe, épicentre d’une résistance populaire

Les événements de ce matin à Gbetsogbe ne sont pas isolés. Des heurts ont été signalés dans d’autres localités proches de la capitale, où les habitants, alertés par les arrestations, ont tenté de se regrouper pour protester. Des témoins font état d’échauffourées avec les forces de sécurité et de déploiements militaires inhabituels dans certains quartiers.

La scène politique togolaise semble entrer dans une nouvelle phase de confrontation. D’un côté, un pouvoir qui durcit sa posture sécuritaire ; de l’autre, un peuple qui, de plus en plus, remet en question l’ordre établi. Le divorce semble consommé entre le régime et une large partie de la population.

Jusqu’à quand le silence imposé ?

La question qui hante désormais les esprits est simple : jusqu’où ira le régime pour étouffer la contestation ? Et jusqu’à quand la jeunesse togolaise, les femmes, les travailleurs, les chômeurs, accepteront-ils d’être réprimés pour avoir simplement rêvé d’un avenir meilleur ?

Les manifestations annoncées pour ces deux jours pourraient bien marquer un tournant décisif. En dépit des risques, les appels à descendre dans la rue persistent. Dans les groupes de discussions, les réseaux sociaux, les rues de Lomé ou dans les villages reculés, une seule idée revient : « trop, c’est trop ».

La rédaction suivra l’évolution de la situation dans les prochaines heures.

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