Se connecter avec nous

Faits divers

RDC : Comment les autorités sont arrivées à la décision d’exécuter les « Kuluna »?

Publié

sur

RDC : Comment les autorités sont arrivées à la décision d'exécuter les « Kuluna »?
81 / 100

En République Démocratique du Congo, l’exécution imminente des jeunes bandits urbains appelés « Kuluna » soulève de vives interrogations. Des images diffusées sur les médias locaux et les réseaux sociaux montrent ces jeunes hommes menottés, l’air hagard, au moment où ils sont transférés vers des prisons sécurisées après avoir été condamnés à mort par le tribunal militaire de Kinshasa-Gombe. Cette décision intervient après une vague d’arrestations liées à l’opération « Ndobo », destinée à lutter contre le grand banditisme urbain.

Tchad : Un incendie ravage les bureaux stratégiques du ministère de l'Éducation

Qui sont les « Kuluna » ?

Les « Kuluna », terme désignant des bandes de jeunes criminels organisés, sèment la terreur à Kinshasa et dans d’autres villes congolaises. Armés de machettes et d’armes blanches, ces jeunes justifient leurs actes par un manque d’opportunités économiques, se tournant vers le crime pour survivre. Leur violence est telle que la population, terrifiée, évite de sortir après 20 heures. Les autorités, dépassées par la situation, ont intensifié les efforts pour les juger et les emprisonner, dans l’espoir de restaurer la sécurité publique.

Une justice expéditive pour endiguer la violence

L’ampleur du phénomène a conduit les autorités congolaises à prendre des mesures drastiques. Plus de 300 « Kuluna » ont été jugés lors de 11 audiences foraines, un processus accéléré pour répondre rapidement à l’urgence sécuritaire. 127 d’entre eux ont été condamnés à mort, tandis que d’autres ont écopé de peines de prison. Cependant, le procès a été critiqué pour ses vices de forme, notamment un manque d’éléments prouvant la flagrance des crimes commis par certains des accusés. Cette rapidité dans les procédures soulève des doutes sur la conformité des décisions prises.

WhatsApp Image 2024 09 30 at 16.14.34

Les contestations sur la procédure judiciaire

Certains avocats et organisations de défense des droits de l’homme contestent la régularité des jugements, soulignant des irrégularités dans les procès, notamment l’absence de preuves directes dans certains cas. Me Peter Ngomo Milambo, avocat au barreau de Kinshasa, doute de l’exécution effective de ces peines de mort, estimant que la procédure judiciaire n’est pas encore terminée et que les condamnés ont le droit de faire appel. Selon la législation congolaise, même si la peine de mort est confirmée, plusieurs recours juridiques pourraient prolonger le processus de plusieurs années.

Une tension entre justice et droits de l’homme

Le débat sur la peine de mort en RDC est aussi une question éthique et politique. La mise en œuvre de cette peine par pendaison ou fusillade pour les civils et les militaires respectivement, pose des défis en termes de droits humains. Bien que les autorités congolaises insistent sur le respect des droits des accusés, le processus a été perçu par certains comme une méthode de dissuasion destinée à effrayer les autres « Kuluna » plutôt qu’une véritable exécution imminente. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a affirmé que le but était de restaurer l’ordre public, mais les critiques persistent sur la manière dont cette justice a été rendue.

CSAF

##RDC##

Continuer La Lecture
Cliquez pour commenter

Laisser une Réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Copyright © 2023 POWERED BY ZOE CREATION