Politique
« Privé de passeport » Ce chef d’Etat est interdit de quitter son pays

Un juge a rejeté, le 16 janvier 2025, la demande de restitution d’un passeport confisqué. La personne concernée souhaitait se rendre à Washington pour assister à l’investiture de Donald Trump à la Maison-Blanche. Cette décision conforte l’interdiction de quitter le territoire imposée depuis février 2024.

Une interdiction dans un contexte judiciaire tendu
La confiscation du passeport de Jair Bolsonaro fait suite à une opération policière dans le cadre d’une enquête sur un projet présumé de « coup d’État » visant à empêcher le retour au pouvoir de son rival Luiz Inacio Lula da Silva en janvier 2023. Depuis, Bolsonaro fait face à plusieurs enquêtes et accusations, notamment pour son rôle présumé dans les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia, lorsque des partisans avaient saccagé les institutions brésiliennes.
Un risque de fuite selon le juge Alexandre de Moraes
Les avocats de Bolsonaro avaient argué d’une invitation officielle à l’investiture de Donald Trump pour obtenir la restitution du passeport. Mais Alexandre de Moraes, juge de la Cour suprême, a rejeté cette demande, invoquant le risque de « fuite » de l’ancien président. Selon lui, une telle décision aurait pu compromettre le suivi judiciaire des multiples enquêtes en cours contre Jair Bolsonaro.
Le juge a également rappelé que Bolsonaro avait publiquement soutenu la fuite à l’étranger de personnes condamnées pour leur participation aux émeutes du 8 janvier 2023. « L’invitation à l’investiture ne justifie pas une révocation de l’interdiction de quitter le territoire », a-t-il déclaré.

Une contre-attaque juridique prévue
Face à ce refus, Jair Bolsonaro a déclaré que ses avocats prépareront un appel. « Selon mes informations, mes avocats vont faire appel », a-t-il annoncé lors d’un entretien accordé à Revista Oeste, un média conservateur. L’ancien président espère encore obtenir une autorisation de sortie, bien que les perspectives restent faibles.
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Enjeux politiques et judiciaires
Cette affaire intervient dans un contexte de tensions politiques et judiciaires exacerbées au Brésil. Bolsonaro, qui dénonce une « persécution politique », fait face à de potentielles poursuites pour ses liens avec un supposé projet de coup d’État et les violences de 2023. Le parquet doit prochainement se prononcer sur une éventuelle inculpation.
Dans un entretien publié par le New York Times avant la décision de la Cour suprême, Bolsonaro avait exprimé son enthousiasme à l’idée de se rendre à Washington, qualifiant Donald Trump de « gars le plus important du monde ». Toutefois, il devra vraisemblablement suivre l’événement à distance depuis le Brésil.
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