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Nigéria : Fête religieuse transformée en cauchemar par une frappe militaire
Une célébration religieuse qui devait unir la communauté a tourné au cauchemar dans le village de Tudun Biri, situé dans l’État de Kaduna, au Nigeria. Ce dimanche soir a été marqué par une horreur inattendue lorsque des civils ont été pris pour cible par une attaque aérienne menée par l’armée, engendrant la mort d’au moins 85 personnes et blessant des dizaines d’autres.
L’effroyable incident a été déclenché par une erreur tragique lorsqu’un drone de l’armée a largué des bombes sur le village, au moment même où les habitants se rassemblaient pour une fête religieuse. L’Agence nationale de gestion des urgences (Nema) a confirmé le nombre de victimes, établissant un bilan épouvantable de 85 personnes décédées, tandis que les recherches se poursuivent pour retrouver d’autres éventuelles victimes.
Le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, a réagi promptement à cette tragédie, ordonnant l’ouverture immédiate d’une enquête pour faire la lumière sur les circonstances de cet événement meurtrier.
Les autorités militaires, après avoir initialement nié leur implication, ont finalement reconnu être responsables de cette frappe aérienne dévastatrice. Le major Okoro de l’armée a exprimé ses regrets, qualifiant cet acte de « frappe malheureuse et non intentionnelle » lors d’une mission de routine visant les groupes armés opérant dans cette région du nord-ouest du pays.
Le ministre local de l’information, Samuel Aruwan, a rapporté que des dizaines de personnes blessées ont été évacuées vers les hôpitaux locaux pour recevoir des soins médicaux d’urgence.
Cependant, cette tragédie n’est pas un incident isolé. Depuis 2017, les frappes aériennes de l’armée nigériane pour contrer les groupes djihadistes ou les bandes armées ont causé la mort d’au moins 300 civils, selon le cabinet de conseil SBM. Cette série d’événements tragiques soulève des préoccupations croissantes concernant l’utilisation de la force militaire dans des zones habitées, mettant en danger la vie des civils innocents.
La présidence nigériane, qualifiant cet incident de « malheureux, troublant et douloureux », a appelé à la retenue de la part de la population en attendant les résultats de l’enquête en cours.
Pour rappel, cette attaque meurtrière rappelle douloureusement d’autres événements similaires, comme celle de janvier de cette année dans l’État de Nasarawa, où 39 éleveurs ont été tués lors d’une frappe aérienne. L’absence de progrès dans les enquêtes et les compensations pour les victimes et leurs familles, dénoncée par des organisations comme Human Rights Watch en juillet dernier, soulève des questions cruciales sur la responsabilité et la justice pour les civils touchés par de telles actions.