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Crise judiciaire : Les avocats en grève contre le régime militaire
L’Ordre des avocats a annoncé une grève de deux jours, jeudi 14 et vendredi 15 août 2025 au Niger, pour dénoncer la dissolution récente de cinq syndicats du secteur judiciaire par le régime militaire. Cette mesure a été prise par le ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, et rendue publique la semaine passée.

Selon le ministre de la Justice, Alio Daouda, ces syndicats ne contribuaient pas « au bon fonctionnement du service public » mais servaient « des intérêts personnels » qui affaibliraient la justice.
Les avocats exigent un rétablissement immédiat
Le barreau nigérien a fermement condamné cette décision et demande la « réintégration immédiate et sans conditions » des syndicats dans tous leurs droits. Dans un communiqué, il accuse le pouvoir de vouloir « réduire au silence ceux qui garantissent l’indépendance de la justice ».
La grève des avocats se veut un signal fort contre toute tentative d’ingérence du pouvoir exécutif dans le fonctionnement du système judiciaire.
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Les magistrats saisissent la justice
Parmi les syndicats dissous figure le puissant Syndicat autonome des magistrats du Niger (SAMAN), qui a déjà engagé des recours contre ce qu’il qualifie « d’arrêté scélérat » du ministre de l’Intérieur. « La justice ne doit être l’otage d’aucun pouvoir », affirme l’organisation.
Cette confrontation marque un nouvel épisode de tensions persistantes entre le régime militaire et certaines corporations professionnelles.

Un précédent dans d’autres secteurs
La dissolution de syndicats par la junte n’est pas une première. En avril 2025, trois autres organisations avaient été dissoutes, dont le syndicat des Douanes et deux des Eaux et Forêts, en application de la « Charte de la refondation » qui interdit aux forces de défense et de sécurité toute activité syndicale.
Le Syndicat unique de la police (SUPO) avait déjà connu le même sort dans les années 1990, sous un autre régime militaire.
Un contexte sécuritaire tendu
Cette crise survient alors que le Niger reste confronté à une insécurité persistante, marquée par des attaques récurrentes de groupes armés liés à Al-Qaïda et à l’État islamique. L’armée, la police, la douane et les autres forces paramilitaires sont mobilisées en permanence pour contrer la menace jihadiste.
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