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CEEAC : Kigali claque la porte en accusant Kinshasa de manipulations
Lors du 26e sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), tenu à Malabo, le Rwanda a officiellement annoncé son retrait immédiat de l’organisation régionale. Une décision qui fait l’effet d’un séisme diplomatique dans une région déjà marquée par de vives tensions. Kigali pointe du doigt une instrumentalisation politique de la CEEAC par la République démocratique du Congo (RDC), doublée d’un dysfonctionnement institutionnel profond.

Violation du traité constitutif selon Kigali
Au cœur du litige : la désignation de la RDC à la présidence tournante de la CEEAC lors de la session du 6 juin 2025. Selon le gouvernement rwandais, cette nomination constitue une violation flagrante de l’article 6 du traité constitutif, qui garantit une rotation équitable entre les États membres. Kigali rappelle par ailleurs avoir déjà été écarté du 22e sommet en 2023 à Kinshasa, ce qu’elle considère comme un précédent grave.
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Une dérive collective dénoncée
Dans un communiqué sans concession, le ministère rwandais des Affaires étrangères dénonce un système tolérant les abus. Le Rwanda reproche à la majorité des États membres leur silence complice, qui « entérine un échec collectif à défendre les règles communes ». Pour Kigali, rester membre dans de telles conditions reviendrait à cautionner des pratiques injustes et politisées.

Crise de gouvernance au sein de la CEEAC
Le sommet de Malabo, censé relancer la gouvernance maritime et promouvoir des réformes institutionnelles, a ainsi débuté sur fond de fracture politique majeure. Ce retrait spectaculaire révèle les limites actuelles de la CEEAC à garantir une cohésion interne et à arbitrer les différends entre ses membres.
Des tensions régionales persistantes
Au-delà de la CEEAC, ce retrait s’inscrit dans le cadre plus large d’une détérioration continue des relations entre Kigali et Kinshasa, alimentée par des accusations réciproques de soutien aux groupes armés dans l’est de la RDC. Pour beaucoup d’observateurs, la crise actuelle pourrait avoir des répercussions sur l’intégration régionale en Afrique centrale.
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