Se connecter avec nous

Actualités

Togo – Pourquoi l’opposition doit se regrouper avant que tout bascule

Togo – Pourquoi l’opposition doit se regrouper avant que tout bascule

Dans un contexte marqué par une répression brutale et des élections détournées, l’opposition togolaise se retrouve à la croisée des chemins. Fragmentée depuis des années, avec des stratégies divergentes et des querelles d’ego, elle peine à incarner une voix unique pour le peuple. Nathaniel Olympio, président du mouvement « Touche Pas À Ma Constitution », lance un appel urgent : surmonter les divisions et créer un front crédible capable de parler au nom des citoyens, avant que le statu quo ne se transforme en crise historique.

csaf


Les nombreuses tentatives de coalitions ont, au fil des ans, achoppé sur les divergences d’approches et des rivalités internes, alimentant une division chronique. Ce constat, largement partagé, est rappelé avec insistance par Nathaniel Olympio, président du mouvement « Touche Pas À Ma Constitution », dans une analyse parue récemment dans la presse togolaise.

Les multiples pôles de résistance en quête d’unité

Aujourd’hui, plusieurs regroupements poursuivent le combat démocratique : la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), le Cadre de Réflexion, ainsi que des fronts citoyens tels que « Touche Pas À Ma Constitution ». À côté de ces collectifs, des figures individuelles se sont également engagées, à l’instar de l’ex-ministre des Armées, Marguérite Gnakadé, ou de l’artiste engagé Aamron.
Cependant, cette pluralité, au lieu de constituer une richesse, demeure source d’éparpillement. Les divergences stratégiques, notamment autour de la participation ou du boycott des élections, continuent d’affaiblir la crédibilité de l’opposition et de nourrir les soupçons de compromission vis-à-vis du pouvoir.

La question électorale : une pomme de discorde permanente

Depuis le retour au pluralisme politique dans les années 1990, les scrutins organisés sous le régime Gnassingbé ont toujours été contestés. Les partisans du boycott accusent leurs homologues participationnistes de légitimer un système verrouillé et dépourvu de transparence.
L’épisode des élections municipales de juillet 2025, qualifié de « folklore électoral » par de nombreux observateurs, a confirmé l’impasse. Avec l’absence de rendez-vous électoraux majeurs à court terme, une fenêtre s’ouvre désormais pour repenser les stratégies et surmonter les divisions. L’opposition dispose ainsi d’un espace inédit pour construire un front solide, capable de parler d’une seule voix au nom du peuple.

CSAF

La diaspora et les réseaux sociaux : une mobilisation à distance

La résistance au régime s’est également déplacée sur les réseaux sociaux, où la diaspora togolaise mène un combat acharné. Si cette mobilisation virtuelle reste essentielle pour maintenir la visibilité internationale des revendications démocratiques, elle ne saurait remplacer une présence structurée sur le terrain national.
Dans l’histoire récente, partout où des dictatures sont tombées, les victoires ont toujours été scellées par une opposition locale organisée et déterminée. Le Togo, malgré une diaspora active, ne fait pas exception. L’enjeu est donc de bâtir un relais crédible sur le terrain, capable de canaliser la colère populaire et de formuler des alternatives claires.

Le défi de dépasser les ego et de reconstruire la confiance

Plus de trois décennies de lutte n’ont produit que désillusions et frustrations. Des milliers de Togolais ont payé de leur vie le prix de cette résistance. Or, sans une véritable union des forces démocratiques, ces sacrifices risquent d’avoir été vains.
Les défis sont connus : mettre de côté les ambitions personnelles, rompre avec les logiques d’exclusion, identifier les véritables acteurs du changement et écarter les faux opposants qui, sous couvert d’opposition, entretiennent des liens privilégiés avec le pouvoir. La tâche est immense, mais elle reste la seule voie pour espérer une renaissance politique.

Vers un nouveau pacte démocratique

Dans un pays où le statu quo peut, à tout moment, se transformer en basculement historique, l’opposition togolaise a une responsabilité majeure. Elle doit être prête à répondre aux attentes du peuple en formulant un projet clair de transition démocratique et en s’organisant autour d’un pacte crédible.
L’heure n’est plus aux calculs individuels ni aux querelles intestines. Les forces du changement doivent s’unir, avec courage et sincérité, afin de préparer le terrain pour un Togo enfin libre, digne et respecté.

Rejoindre notre communauté WhatsApp pour ne rien manquer.

Rejoignez notre communauté télégramme pour ne rien manquer.

CSAF

Copyright © 2025 POWERED BY DM COMMUNICATION