Jean Lucien Savi de Tové élu premier président de la Ve République togolaise

C’est un tournant politique majeur dans l’histoire du Togo. Ce samedi 3 mai 2025, Jean Lucien Savi de Tové a été élu premier président de la République dans le cadre de la Cinquième République togolaise. Cette élection survient seulement quelques heures après la prestation de serment de Faure Gnassingbé, désormais président du Conseil dans le nouveau dispositif institutionnel.

Un symbole fort : l’opposant devient chef d’État

Connu pour avoir été l’un des opposants les plus farouches au régime de Gnassingbé Eyadéma, Jean Lucien Savi de Tové a longtemps incarné la voix de la démocratie et des droits de l’homme au Togo. Son accession à la présidence symbolise une réconciliation historique et un espoir de renouveau pour une classe politique longtemps divisée

Un parcours marqué par l’engagement et l’exil

Juriste de formation, Savi de Tové s’est engagé très tôt dans la vie politique togolaise, notamment dans les années suivant l’indépendance. Il a été brièvement ministre sous Sylvanus Olympio, le tout premier président du Togo, avant l’assassinat tragique de ce dernier lors du coup d’État de 1963.

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Avec l’arrivée au pouvoir de Gnassingbé Eyadéma en 1967, il devient un opposant constant au régime militaire, ce qui le conduira à plusieurs exils, notamment en France.

Acteur clé de la Conférence nationale souveraine

Dans les années 1990, à l’heure des grandes conférences nationales en Afrique francophone, Jean Lucien Savi de Tové joue un rôle majeur dans celle du Togo en 1991. Cette tentative de transition démocratique vise à poser les bases d’un État de droit. Il y occupe une position influente et devient brièvement ministre d’État dans le cadre de cette transition.

Mais la remontée en puissance du RPT mettra rapidement un terme à cette dynamique, et l’éloignera une nouvelle fois du pouvoir.

Un intellectuel respecté, marginalisé mais jamais effacé

Durant les années suivantes, Savi de Tové poursuit son combat par la plume et par la parole, malgré une marginalisation croissante dans la vie politique togolaise. Il est l’auteur de plusieurs écrits critiques sur la situation du pays et continue à défendre les valeurs démocratiques.

Une nouvelle page pour le Togo ?

Son élection à la tête de la Cinquième République constitue un moment historique pour le Togo, à la fois par sa portée symbolique et par les attentes qu’elle suscite. La figure du militant exilé, devenu président, cristallise l’espoir d’un nouveau souffle pour une démocratie longtemps en souffrance.

Reste à voir si cette rupture institutionnelle annoncée s’accompagnera d’un réel changement dans les pratiques politiques et la gouvernance du pays.

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