Sénégal : Macky Sall visé par une plainte pour « crime contre l’humanité »

Juan Branco, avocat français de l’opposant sénégalais, Ousmane Sonko, a déposé une demande d’enquête à la Cour pénale internationale (CPI). Cela, en raison des allégations de « crimes contre l’humanité » impliquant le président Macky Sall, le ministre de l’Intérieur et le commandant de la gendarmerie du Sénégal.

Sénégal : La plainte étayée par un dossier de 170 pages

Cette requête est étayée par un dossier exhaustif comprenant 170 pages et plus de 4 500 éléments probants recueillis lors d’une enquête approfondie menée avec la participation active de centaines de citoyens sénégalais.

 Les faits concernent les émeutes survenues en mars 2021 ainsi que les récentes violences ayant entraîné officiellement au moins 16 décès selon les chiffres officiels et jusqu’à 30 selon l’opposition.

L’avocat sollicite désormais auprès du bureau du procureur une ouverture immédiate d’examen préliminaire afin que soit diligentée une enquête sur ces crimes « systématiques » dirigés contre des populations civiles.

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La requête serait sans fondement

 Toutefois, cette initiative a été rejetée avant même sa soumission par Maître Sidiki Kaba (ancien président de l’Assemblée des États parties de la CPI) qui qualifie ces accusations comme étant sans fondement ni légitimité.

 « On a entendu dire que l’État du Sénégal, ses plus hautes autorités, vont être déférés devant la Cour pénale internationale. Ce sont des fanfaronnades. Ceux qui le disent n’ont ni la qualité, ni la capacité de le faire. Il y a une confusion parce qu’on veut ternir l’image du Sénégal et sappé le moral des forces de défense et de sécurité », propos de Maître Sidiki Kaba lors d’une conférence de presse

La ministre sénégalaise des Affaires étrangères Aïssata Tall Sall s’est également exprimée dans ce sens en considérant cette démarche comme puérile et ridicule lors d’une interview accordée aux médias RFI et France24.

La Cour pénale internationale sera donc amenée à se prononcer sur l‘ouverture ou non d’une enquête relative à ces allégations de « crimes contre l’humanité » impliquant ces responsables sénégalais.

Pour rappel, le 1ᵉʳ juin dernier, le pays a sombré dans une vague de troubles, en raison de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison. Le verdict rendu par la justice suite au procès de Sonko n’avait pas été du goût de la population.

Pour l’heure, le leader du PASTEF n’a pas encore été déféré en prison et des informations officieuses révèlent qu’il y aurait un nouveau procès.