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Dapaong : Le préfet usurpe le rôle de la HAAC et fait arrêter une émission de radio
Le climat médiatique à Dapaong est en ébullition à cause des récentes actions du préfet Yendoukoua Douti Tchimbiandja. Ses interventions jugées abusives suscitent un large mécontentement parmi les journalistes et les citoyens. Selon Canal D, dans son édition du 24 octobre 2024, la station de radio « Courtoisie » a été la cible d’une censure brutale, mettant en lumière les tensions croissantes entre les autorités locales et les médias.
Une émission interrompue pour un sujet sensible
Le 22 octobre, lors de l’émission « Sept jours ici », animée par Mohammed Koudoungou, le débat sur le report de l’élection du chef canton de Pana a provoqué une réaction inattendue. La simple évocation de ce sujet a entraîné l’intervention directe de Tchimbiandja, qui a exigé l’arrêt de l’émission, qualifiant les propos diffusés de « faussetés ». Quelques minutes plus tard, un gendarme local a confirmé cette décision, ajoutant à la pression sur la radio.
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Des précédents inquiétants
Cette ingérence dans les affaires médiatiques n’est pas un cas isolé. En 2022, le préfet avait déjà utilisé les forces de l’ordre pour interdire une émission traitant d’une grève d’enseignants. Ces incidents témoignent d’un schéma récurrent d’autoritarisme, où le dialogue et la liberté d’expression sont étouffés au profit d’une censure préventive. Les journalistes se retrouvent ainsi dans une position délicate, devant naviguer entre la nécessité d’informer et la peur des représailles.
La légitimité de la régulation des médias
Il est essentiel de rappeler que la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) est l’institution chargée de réguler le secteur médiatique au Togo. Les interventions du préfet Tchimbiandja semblent ignorer ce cadre légal, ce qui soulève des inquiétudes sur son respect des droits fondamentaux. La confusion entre ses prérogatives et celles de la HAAC remet en question son engagement envers la liberté de la presse.
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Un environnement hostile pour les journalistes
La situation à Dapaong illustre un climat tendu pour la presse dans de nombreuses régions du Togo. Les journalistes travaillent souvent sous la menace d’interventions arbitraires, alors que les préfets exercent un pouvoir quasi-royal sur leurs localités. Cette dynamique crée un environnement hostile, où l’information est contrôlée et où la voix des citoyens est étouffée. La nécessité de défendre la liberté d’expression n’a jamais été aussi pressante.