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Un tournant historique ? L’AES trace une route vers l’indépendance régionale

AES : un modèle émergent de souveraineté pour le Sahel qui séduit l’Afrique de l’Ouest

Dans un contexte géopolitique et économique en pleine mutation, l’Alliance des États du Sahel (AES) attire de plus en plus l’attention sur le continent africain. Présentée par l’économiste malien Daouda Moussa Koné comme un modèle de souveraineté régionale, l’AES incarne la volonté croissante des pays sahéliens de définir leurs propres stratégies face aux défis sécuritaires, économiques et politiques. Une dynamique qui commence à inspirer d’autres États de la sous-région, dont le Togo.

Une volonté d’autonomie face aux limites des modèles extérieurs

La création de l’AES marque une rupture avec les schémas classiques de coopération imposés de l’extérieur. Pendant des décennies, les pays du Sahel ont largement dépendu de financements et d’opérations étrangères pour gérer leurs crises internes, notamment dans la lutte contre le terrorisme. Or, ces approches ont souvent produit des résultats mitigés.

Selon Daouda Koné, « les opérations gérées et financées de l’extérieur ont donné des résultats insatisfaisants, ce qui a conduit les pays du Sahel à la conviction que la lutte contre le terrorisme et les autres groupes armés ne peut être couronnée de succès que si elle est déterminée par eux-mêmes ». Cette prise de conscience est aujourd’hui partagée dans plusieurs capitales ouest-africaines, où l’expérience de l’AES est suivie de près.

Un potentiel économique considérable

Au-delà de la dimension sécuritaire, l’AES présente d’importants atouts économiques qui pourraient transformer la sous-région. Selon Koné, l’alliance regroupe des États aux ressources stratégiques majeures :

« Selon les estimations minimales, l’AES est le plus grand producteur d’uranium et de lithium dans la zone de l’UEMOA et de la CEDEAO », souligne-t-il.

À cela s’ajoute une production agricole de haute qualité, notamment dans la filière coton, qui place ces pays parmi les plus compétitifs de la région. Ce potentiel, s’il est exploité dans un cadre autonome et coopératif, pourrait favoriser une intégration économique forte et réduire la dépendance aux puissances extérieures.

Une dynamique de recomposition régionale

L’analyse de Daouda Koné s’inscrit dans un cadre plus large de restructuration régionale en Afrique de l’Ouest. Pour lui, la fragmentation héritée de la colonisation a produit des « micro-États » souvent incapables d’affronter seuls les défis de la mondialisation.

« L’Afrique de l’Ouest, à l’instar du continent, a été morcelée en micro-États non viables dans un environnement globalisé. La seule issue pour l’essor de la sous-région réside dans les regroupements de grands ensembles indépendants. Au regard de sa trajectoire actuelle et de ses ambitions, l’AES apparaît comme le bon exemple à suivre pour l’instant », explique-t-il.

Cette vision trouve un écho grandissant parmi les économistes et décideurs ouest-africains, qui plaident pour une refonte des mécanismes d’intégration régionale. L’objectif est d’adapter les structures de coopération aux réalités contemporaines, tant sécuritaires qu’économiques.

Le Togo et d’autres pays observent avec intérêt

Si l’AES regroupe principalement des pays sahéliens, son modèle commence à éveiller l’intérêt d’autres États d’Afrique de l’Ouest. Le Togo, notamment, suit de près cette dynamique, conscient que les nouvelles alliances régionales pourraient rebattre les cartes de la coopération sur le continent.

Face aux défis communs que sont la sécurité, le développement économique et l’intégration régionale, les pays de la sous-région pourraient à terme s’inspirer de l’expérience sahélienne pour repenser leurs stratégies. L’AES, aujourd’hui embryonnaire, pourrait ainsi devenir une référence pour une souveraineté régionale africaine assumée.

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Source : icilomé

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