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Togo : Une vaste étude lancée pour faire face à l’urbanisation anarchique de Lomé
Le District Autonome du Grand Lomé (DAGL) a lancé une étude stratégique visant à répondre à la crise d’urbanisation galopante qui affecte la capitale togolaise, Lomé. Annoncée officiellement par la gouverneure Zouréhatou Kassah-Traoré le 27 mai 2025, cette initiative de grande envergure se concentre sur trois enjeux majeurs : l’étalement urbain incontrôlé, l’occupation illégale des réserves foncières de l’État et la congestion routière chronique. Ce projet de recherche, qui durera quatre mois, s’annonce comme une réponse décisive aux défis auxquels la ville est confrontée.

Une étude à la recherche de solutions durables . L’urbanisation incontrôlée de Lomé est un phénomène qui prend de l’ampleur depuis plusieurs années, principalement alimentée par une forte pression démographique et les migrations économiques. L’initiative lancée par le DAGL se veut une réponse structurée à cette situation qui est devenue un problème à la fois environnemental et social. La gouverneure Zouréhatou Kassah-Traoré a souligné que l’étude a pour objectif de fournir des recommandations concrètes et des stratégies qui permettront de gérer de manière durable la croissance urbaine de la capitale.
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Cartographier les zones d’occupation illégale
Une des étapes clés de l’étude consiste à dresser une cartographie des zones illégalement occupées dans les 13 communes de Lomé. Ce diagnostic permettra d’identifier l’ampleur des occupations illicites, notamment dans les réserves foncières de l’État. Ces terres, censées être protégées pour le développement futur de la ville, sont régulièrement envahies, exacerbant la crise foncière et la gestion de l’espace public. Le projet mettra également en lumière les conséquences de ces empiètements sur la planification urbaine et l’accès à des infrastructures de qualité.

Les résultats de cette étude alimenteront des recommandations politiques visant à garantir une répartition plus équitable des terres, tout en permettant un développement urbain plus ordonné et plus inclusif.
La gestion des risques environnementaux
Le recensement des réserves foncières administratives, effectué en 2024 par le ministère de l’Administration territoriale, sert de référence pour cette étude. Cependant, l’urbanisation sauvage a aussi des répercussions environnementales majeures. L’extension non maîtrisée de la ville augmente les risques de pollution, de dégradation des espaces verts et d’inondations. Le projet étudiera les zones à risque d’inondation identifiées dans le schéma directeur d’assainissement de Lomé 2024, afin d’élaborer des stratégies d’adaptation adaptées aux réalités locales.
Le consortium d’experts chargé de la réalisation de l’étude, composé des firmes ETAFAT-BETA-AAU, va croiser ces données environnementales avec les tendances d’urbanisation observées. Cette approche transversale permettra d’élaborer des solutions concrètes pour limiter les risques environnementaux tout en répondant aux besoins de la population.
Un consortium d’experts au cœur de la solution
La mise en œuvre de cette étude a été confiée à un consortium d’experts, le groupe ETAFAT-BETA-AAU, qui a une vaste expérience dans le domaine de l’urbanisme et de la gestion des risques environnementaux. Ces spécialistes ont pour mission de croiser les schémas d’urbanisation de Lomé avec les zones à risque d’inondation, pour formuler des stratégies d’adaptation pour les zones particulièrement vulnérables.
Le consortium aura également pour responsabilité de s’assurer que les normes de résilience et de durabilité sont respectées dans le cadre de l’élaboration des futurs projets d’aménagement. L’objectif étant non seulement de réduire l’impact environnemental de l’urbanisation, mais aussi de garantir la sécurité et la qualité de vie des habitants de la ville.
Des enjeux de taille pour l’avenir de Lomé
L’étude lancée par le DAGL constitue un pas décisif vers une gestion plus rationnelle et durable de l’urbanisation de Lomé. Face à la rapidité avec laquelle la ville se transforme, il devient impératif de repenser les modèles de gestion urbaine pour éviter un effondrement des infrastructures et des services publics. L’enjeu est de taille : il s’agit de créer une ville où le développement économique peut coexister avec la protection de l’environnement et le respect des droits des citoyens.
Si cette étude donne les résultats escomptés, elle pourrait marquer un tournant majeur dans la gestion des espaces urbains au Togo, en offrant une base solide pour une planification urbaine plus inclusive et plus durable.
L’urbanisation de Lomé est un défi complexe, mais avec cette initiative, le Togo entend bien prendre les mesures nécessaires pour éviter que la croissance de sa capitale ne devienne une source de chaos incontrôlable. Les résultats de cette étude seront suivis de près par tous les acteurs du développement urbain, car ils définiront les orientations politiques pour les années à venir.
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