Politique
Togo : L’opposition défie fermement la nouvelle Constitution à Akassimé

Ce dimanche, l’opposition togolaise a une nouvelle fois investi les rues de Lomé pour exprimer son opposition à la réforme constitutionnelle promulguée le 6 mai 2024. Cette nouvelle Constitution, qui a introduit un système parlementaire à la place du régime semi-présidentiel, divise profondément la société togolaise. En lieu et place de la IVe République, un régime parlementaire a été instauré, réduisant ainsi les pouvoirs présidentiels et offrant une plus grande prépondérance à l’Assemblée nationale. Pour les opposants, cette réforme constitue une « forfaiture » qui remet en question les fondements démocratiques du pays.

Une résistance populaire croissante
Le rassemblement de ce dimanche a eu lieu à Akassimè, un quartier populaire de Lomé, où l’opposition a réuni une foule engagée pour dénoncer la nouvelle Constitution. Plusieurs figures de l’opposition et de la société civile se sont exprimées, notamment David Dosseh, porte-parole du Front citoyen Togo-Debout, qui a souligné la nécessité d’un dialogue direct avec les citoyens. Selon lui, cette mobilisation vise à réaffirmer la résistance face à une réforme qu’il qualifie de « coup de force » contre le régime constitutionnel de la IVe République. Paul Dodzi Apévon, leader des Forces démocratiques pour la République, a exprimé ses inquiétudes pour l’avenir du Togo, affirmant que le pays est en train de « s’effondrer ». Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), a, pour sa part, dénoncé une Constitution qui, selon lui, vise à renforcer une « dictature personnelle et militaire ».
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Un appel au retour à l’ancien régime
L’opposition togolaise continue de militer pour le retour au régime présidentiel de l’ancienne Constitution, affirmant que ce système permettait un contrôle plus direct du pays par un président élu au suffrage universel direct. En revanche, la réforme actuelle, qui a donné une majorité écrasante au parti au pouvoir à l’Assemblée nationale, suscite des inquiétudes sur l’équilibre démocratique. Lors de ce rassemblement pacifique, les discours se sont succédé, appelant à la résistance et à un retour à un système politique plus équilibré. Bien que la manifestation se soit terminée dans le calme, l’opposition a promis de poursuivre la mobilisation dans les semaines à venir, dans un contexte de plus en plus tendu au Togo, où le pouvoir en place est critiqué pour son autoritarisme et sa gestion répressive de l’opposition.
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