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Togo : La DMP claque la porte du CPC et appelle à une mobilisation nationale contre le régime
La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) a annoncé, dans un communiqué en date du 6 juillet 2025, son retrait du Cadre Permanent de Concertation (CPC), dénonçant ce forum comme un « alibi démocratique » au service du pouvoir en place. Ce retrait intervient à quelques jours des élections municipales du 17 juillet, dans un climat sociopolitique marqué par la répression, les arrestations arbitraires et une forte contestation citoyenne.
Selon les responsables de la DMP, la convocation expéditive à une réunion du CPC prévue le 7 juillet, avec pour seul point à l’ordre du jour « l’évaluation du processus électoral », est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Une méthode cavalière », dénoncent-ils, illustrant le mépris du régime pour un dialogue politique sérieux.
Une situation jugée dramatique et ignorée
La DMP ne mâche pas ses mots : elle fustige un pouvoir sourd aux revendications populaires, qui continue à dérouler son agenda électoral en faisant abstraction de la crise sécuritaire et politique actuelle. Les leaders de la coalition rappellent que depuis plusieurs semaines, des manifestations pacifiques sont réprimées dans le sang, avec des morts, des blessés, des disparitions forcées, et un usage disproportionné de la force par les services de sécurité, parfois appuyés par des civils armés.
Face à ce qu’elle qualifie de « mascarade électorale », la DMP exige un report immédiat des élections municipales et une réponse politique aux souffrances du peuple.
Des revendications claires, une rupture assumée
Dans son communiqué, la DMP réitère ses exigences fondamentales pour un retour à un climat politique apaisé au Togo :
- La libération immédiate de tous les prisonniers politiques ;
- Le rejet de la Cinquième République, instaurée par une réforme constitutionnelle jugée illégitime ;
- Le départ de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 ;
- La restructuration de la CENI et des institutions électorales ;
- Une enquête impartiale sur l’agression des participants à la rencontre avec Guy Marius Sagna ;
- Une politique de lutte contre la vie chère pour répondre à l’urgence sociale.
En rejetant l’invitation du CPC, la DMP affirme prendre ses distances avec un cadre qu’elle considère désormais comme instrumentalisé, incapable d’offrir des garanties minimales d’écoute et de transformation démocratique.
Appel à un sursaut populaire et soutien aux mouvements citoyens
Dans un appel solennel, la DMP enjoint les Togolais à se mobiliser pacifiquement mais résolument pour réclamer leur droit à la liberté, à la justice et à une gouvernance équitable. Elle exprime son soutien au mouvement du 6 juin (M66), mené notamment par des jeunes activistes, blogueurs et artistes engagés, qui ont donné un nouveau souffle à la contestation populaire.
« Le temps du sursaut est venu. Le peuple togolais mérite la liberté. Il est prêt à l’arracher », conclut le communiqué.
À travers cette prise de position ferme, la DMP opère une rupture stratégique en choisissant de s’ancrer davantage dans la dynamique citoyenne, marquant ainsi une convergence croissante entre la société civile mobilisée et une opposition politique qui entend retrouver sa légitimité sur le terrain.
Un climat politique sous haute tension
Le retrait de la DMP du CPC intervient alors que le pays est sous pression, avec une série de mobilisations réprimées, un boycott partiel du scrutin municipal annoncé, et des critiques croissantes venues d’organisations de défense des droits humains, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Dans ce contexte, les élections du 17 juillet risquent d’être contestées non seulement dans leur légitimité, mais aussi dans leur tenue même, si la tension continue à monter. L’appel à la mobilisation nationale lancé par la DMP pourrait ainsi ouvrir une nouvelle séquence de la crise togolaise, dans laquelle l’équation du rapport de force sera déterminante.
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