Actualités
Sénégal : Ousmane Sonko confronté à un boycott parlementaire de l’opposition

Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko, fraîchement installé à la tête du gouvernement après les élections de 2024, fait face à une première épreuve politique. Lundi, plusieurs députés de l’opposition ont boycotté une séance de questions au gouvernement, marquant ainsi leur rejet du fonctionnement actuel de l’Assemblée nationale.

Ce geste fort, orchestré par des parlementaires majoritairement issus de la coalition Takku Wallu Sénégal, proche de l’ancien président Macky Sall, et quelques députés non-inscrits, vise à dénoncer ce qu’ils considèrent comme des dérives de la majorité parlementaire.
Des griefs contre la majorité du Pastef
L’élément déclencheur de cette fronde parlementaire : le non-respect présumé du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Les députés dénoncent notamment l’attitude jugée méprisante de la nouvelle majorité issue du Pastef, le parti souverainiste d’Ousmane Sonko.
Le président de l’Assemblée, El Malick Ndiaye, est pointé du doigt pour avoir, selon eux, bafoué l’ordre de passage des députés lors des interventions. À cela s’ajoute la présence massive de militants du Pastef dans l’hémicycle, accusés de perturber le bon déroulement des séances parlementaires.
Ousmane Sonko contre-attaque
Fidèle à son ton offensif, Ousmane Sonko n’a pas tardé à réagir. Devant les députés présents et une foule de militants acquis à sa cause, il a rejeté les accusations de l’opposition et affirmé qu’il n’y avait, selon lui, « pas matière à s’opposer » dans le pays.
Lire aussi : Santé animale en danger : le Togo traque les médicaments frauduleux
« Les actes que nous posons pour la bonne gouvernance et la souveraineté économique ne devraient pas faire l’objet d’une opposition systématique », a-t-il lancé, tout en dénonçant une haine personnelle à son égard.
Affirmant être « politiquement indestructible », le chef du gouvernement a toutefois appelé au dialogue, espérant que l’opposition sera présente à la prochaine séance.

L’opposition persiste et signe
Lors d’une conférence de presse précédente, la présidente du groupe Takku Wallu, Aïssata Tall Sall, avait clairement averti : « Ce boycott, nous l’avons fait à titre d’avertissement ». Pour elle, le refus de participer à la séance de questions au gouvernement ne signifie pas un désengagement du travail parlementaire, mais un rejet d’un processus qu’elle qualifie de « simulacre ».
Elle conclut : « Nous continuerons notre mission parlementaire, mais pas dans un cadre dévoyé. »
Une démocratie sous tension
Ce bras de fer entre majorité et opposition souligne les tensions persistantes dans le paysage politique sénégalais, malgré l’alternance démocratique opérée en 2024. Alors que le Pastef semble solidement ancré au pouvoir avec 130 députés sur 165, l’opposition entend bien ne pas se laisser marginaliser.
Le dialogue politique, s’il ne reprend pas rapidement, risque d’installer une guérilla parlementaire chronique, comme l’a évoqué Sonko lui-même.
##Sénégal ##
Rejoindre notre communauté WhatsApp pour ne rien manquer.
Rejoignez notre communauté télégramme pour ne rien manquer.
