actualité
Ricardo Agouzou répond fermement au Dr Malou Akawilou : Les évêques dérangent-ils parce qu’ils défendent la justice ?
Dans une tribune vibrante et argumentée, Ricardo Agouzou, observateur de la vie publique togolaise, adresse une réponse percutante au Dr Malou Akawilou. Ce dernier avait récemment critiqué l’intervention des Évêques du Togo dans le débat public. Agouzou démonte point par point ce qu’il qualifie d’attaque confuse et mal fondée.

Une critique jugée confuse et peu rigoureuse
Dès les premières lignes, Ricardo Agouzou dénonce ce qu’il considère comme une faiblesse intellectuelle dans la prise de parole du Dr Akawilou. Il fustige un texte « confus dans son agencement », manquant de rigueur théologique, sociologique et politique.
« Certaines prises de parole en disent davantage sur ceux qui les prononcent que sur le sujet qu’elles prétendent traiter », écrit-il.
L’Église dans le débat public : une mission, pas une intrusion
Face à l’accusation d’immixtion de l’Église dans les affaires publiques, Agouzou rappelle le fondement même de la doctrine sociale catholique. Il cite l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII, qui appelle les prêtres à s’exprimer lorsque la dignité humaine est menacée.
Il défend fermement la légitimité des Évêques à intervenir dans la vie publique :
« Leur positionnement relève de leur mission évangélique. »
Lire aussi :Togo : Un artiste implore la clémence présidentielle pour Aamron
L’Église, acteur clé dans les transitions démocratiques africaines
Agouzou balaie l’idée d’une Église extérieure aux dynamiques politiques africaines. Il rappelle le rôle décisif joué par des figures ecclésiastiques dans l’histoire politique du continent : Isidore de Souza au Bénin, la CENCO en RDC, ou encore Mgr Kpodzro au Togo.
Il souligne aussi la contribution de la Communauté Sant’Egidio dans les accords politiques togolais, affirmant que certains responsables actuels, dont Robert Dussey, doivent leur ascension à ces médiations ecclésiales.
Une Église enracinée dans le tissu social togolais
Agouzou insiste sur le rôle multiforme de l’Église au Togo : éducation, santé, orphelinats, universités. Il rappelle que même le président Faure Gnassingbé a été formé dans une école catholique.
« L’Église n’a pas attendu vos tribunes pour s’engager dans le social. »
Les Évêques sont des citoyens et des veilleurs de conscience
Dans une défense assumée, Agouzou affirme que les Évêques ne peuvent être réduits au silence. Il cite Martin Niemöller :
« Là où les hommes se taisent par peur, les pasteurs doivent crier. »
Il dénonce également une incompréhension de la notion de laïcité chez le Dr Akawilou, assimilée selon lui à tort à l’exclusion de la parole religieuse dans le débat public.
Une méconnaissance du fonctionnement ecclésial
Agouzou s’insurge contre la critique selon laquelle les Évêques n’auraient pas consulté les fidèles avant de s’exprimer. Il rappelle que l’Église ne fonctionne pas selon des logiques électorales, mais sur la base d’une autorité morale.
Une défense politique dissimulée sous une posture académique
Le ton devient plus virulent lorsqu’Agouzou accuse le Dr Akawilou de confusion entre la fonction de sociologue et celle de propagandiste politique.
Il dénonce notamment les propos élogieux sur la foi du président Faure Gnassingbé comme une tentative de sanctifier le pouvoir en place, en détournant le débat de fond.
« Depuis quand la participation à une messe vaut-elle certificat de vertu républicaine ? »

Des accusations infondées et dangereuses
Agouzou condamne les accusations du Dr Akawilou qui évoque des scandales de pédophilie ou de spoliation dans l’Église. Pour lui, ce procédé vise à discréditer une institution entière et détourner l’attention des dysfonctionnements du régime en place.
Il rappelle avec émotion l’exil et le décès de Mgr Kpodzro, abandonné selon lui par la République qu’il a pourtant servie.
Un amalgame inacceptable avec le génocide rwandais
La comparaison de l’Église togolaise avec la Radio des Mille Collines est qualifiée de « cynisme glaçant » par Ricardo Agouzou, qui y voit une manipulation historique grave.
Conclusion : une élite en déclin moral
En guise de conclusion, Ricardo Agouzou lance un appel à la conscience et accuse certains intellectuels de sacrifier la vérité pour des intérêts personnels :
« Vous avez signé un texte contre la conscience. D’autres, en silence, bâtissent l’histoire. »
Un appel à la retenue et à la responsabilité intellectuelle
Dans une formule lapidaire, il conclut par un proverbe qui sonne comme une mise en garde :
« Si ce que tu veux dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi. »
Un texte incisif qui interroge le rôle des intellectuels dans la vie publique et la place légitime des institutions religieuses dans le débat démocratique
Rejoindre notre communauté WhatsApp pour ne rien manquer.
Rejoignez notre communauté télégramme pour ne rien manquer.

