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Municipales 2025 au Togo : Boycotter, participer ou continuer à trahir ? Zaga Bambo révèle les doutes de Jean-Pierre Fabre

À quelques jours des élections municipales prévues le 17 juillet 2025, le paysage politique togolais est une nouvelle fois marqué par les incertitudes et les dissensions internes à l’opposition. Dans une intervention relayée ce week-end, l’artiste engagé Zaga Bambo a révélé les réticences de Jean-Pierre Fabre, leader de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), face à la stratégie de boycott prônée par plusieurs groupes d’opposition.

Selon Zaga Bambo, l’ancien chef de file de l’opposition s’inquiète des conséquences d’un tel retrait. Il redouterait que le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), profite du vide laissé pour s’accaparer sans partage toutes les mairies, renforçant ainsi son emprise sur le pouvoir local.

Les mairies : un enjeu surestimé ?

Zaga Bambo ne partage pas cette vision stratégique. À ses yeux, les conseils municipaux n’ont rien apporté de significatif aux populations depuis leur mise en place. Il estime donc que leur occupation par l’opposition n’a pas permis de changer la vie des Togolais de manière notable.

« Je lui ai répondu que je ne vois pas en quoi les mairies ont apporté quelque chose au peuple togolais depuis toutes ces années », a-t-il déclaré. Cette déclaration pose la question de l’efficacité réelle du pouvoir local au Togo, dans un contexte où les décisions clés restent centralisées au sommet de l’État.

Convergence politique : entre nécessité et défiance

Malgré cette divergence de vue, Zaga Bambo a salué l’ouverture au dialogue manifestée par Jean-Pierre Fabre. L’artiste a insisté sur la nécessité d’unir les forces face au régime de Faure Gnassingbé, soulignant que même les leaders critiqués possèdent des soutiens qu’il serait dangereux d’ignorer.

« Ces leaders ont aussi des partisans fidèles. Leur présence est nécessaire pour que le régime tombe. C’est un ancien, il a de l’expérience », a-t-il souligné, exprimant ainsi une approche inclusive, à rebours des lignes de fracture habituelles dans les rangs de l’opposition.

Une crise de confiance généralisée

Mais au-delà des stratégies électorales, le véritable fossé semble être celui de la confiance populaire. Interrogé sur ce point, Zaga Bambo a tranché : « Pourquoi voulez-vous encore faire confiance à quelqu’un ? Ce n’est pas une affaire de confiance, je veux juste que le peuple sorte manifester pour que ce régime décline. »

Un message fort, qui révèle le désarroi d’une population désabusée par les promesses non tenues, les luttes de leadership et les compromissions politiques à répétition.

Ferdinand Ayité : soutien à l’action citoyenne

Dans un direct très suivi ce week-end, le journaliste Ferdinand Ayité a également abordé cette actualité brûlante. Il a salué le mouvement M66, né autour des protestations contre la réforme constitutionnelle imposée en mai 2024, et dénoncé la passivité de certains acteurs politiques et intellectuels.

« Ceux qui agissent méritent le soutien populaire, contrairement à certains intellectuels ou politiciens restés inactifs », a-t-il asséné. Il a également défendu les blogueurs et activistes ciblés par des critiques parfois virulentes, rappelant qu’ils sont aujourd’hui en première ligne de la mobilisation citoyenne.

Une épreuve de vérité pour l’opposition togolaise

L’approche des municipales du 17 juillet 2025 cristallise les lignes de fracture au sein de l’opposition togolaise. Entre ceux qui croient encore à une participation institutionnelle et ceux qui privilégient la rue et la désobéissance civile, l’heure est à la clarification stratégique.

Pour l’heure, le M66 semble maintenir sa ligne de boycott, renforçant sa dynamique populaire mais laissant planer un doute sur la capacité de l’opposition à parler d’une seule voix face à un pouvoir bien en place depuis plus de cinq décennies.

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