Actualités

Mali : attaques djihadistes meurtrières contre des convois de carburant, la CIA renforce son implication

Le Mali a une nouvelle fois été plongé dans le chaos. Deux attaques meurtrières ont décimé des convois de carburant essentiels au pays, faisant des dizaines de morts et paralysant l’approvisionnement énergétique. Tandis que l’armée malienne peine à sécuriser ses routes, la CIA renforce discrètement son implication dans la lutte antiterroriste. Derrière ces attaques, c’est tout le Sahel qui vacille, pris en étau entre la terreur djihadiste et les manœuvres géopolitiques des grandes puissances. Ce double coup de force révèle une vérité inquiétante : le Mali n’est plus seulement un terrain de combat contre le terrorisme, mais aussi un enjeu stratégique mondial.

La première attaque est survenue samedi, à une centaine de kilomètres de Bamako, contre un convoi routier. Le lendemain, près de Kayes, un convoi de 80 camions-citernes en provenance du Sénégal a été ciblé, laissant derrière lui un paysage de ruines et de carcasses calcinées. Si l’armée malienne a confirmé de lourdes pertes, certains témoins évoquent un bilan encore plus grave.

Le carburant, talon d’Achille du Mali

Ces attaques interviennent dans un contexte particulièrement tendu. Début septembre, le JNIM a annoncé un blocus sur les livraisons de carburant transitant par le sud-ouest du Mali. Le pays, enclavé et dépourvu de production pétrolière, dépend presque entièrement de ses importations : près de 2 millions de tonnes de produits raffinés (essence, diesel, fioul) arrivent chaque année par le Sénégal, la Mauritanie et la Guinée.
En s’attaquant à ces convois, les djihadistes ciblent directement l’économie et la stabilité de Bamako, aggravant les difficultés logistiques et énergétiques du pays.

Une armée malienne sous pression

Face à cette menace, l’état-major malien affirme avoir renforcé ses dispositifs de sécurité pour sécuriser les axes routiers stratégiques. Des opérations militaires seraient en cours pour traquer les assaillants, mais les attaques répétées montrent la vulnérabilité persistante de l’appareil sécuritaire.
Au-delà du terrain militaire, le défi est également politique : maintenir l’approvisionnement en carburant tout en évitant un effondrement économique susceptible d’alimenter la contestation sociale.

Washington s’invite dans la lutte antiterroriste

Selon le Washington Post, la CIA américaine a récemment intensifié sa coopération avec les autorités maliennes. Alors que l’administration Biden privilégiait sanctions et exigences démocratiques, l’équipe de Donald Trump adopte une approche plus pragmatique, en multipliant les contacts directs.
En juillet dernier, Rudolph Atallah, directeur adjoint de la lutte antiterroriste américaine, a rencontré les dirigeants de Bamako pour proposer un soutien accru : fourniture de renseignements, équipements militaires et formations dispensées par des instructeurs américains.

Derrière la lutte, des enjeux géostratégiques

Si l’engagement américain se présente comme une aide sécuritaire, il cache également des intérêts économiques. Le Sahel, et particulièrement le Mali, regorge de ressources stratégiques : or, lithium et uranium. Selon France 24, Washington verrait dans cette coopération un moyen de sécuriser son accès à ces richesses, au moment où d’autres puissances comme la Russie ou la Chine renforcent aussi leur présence dans la région.

Le Mali au cœur d’un jeu complexe

Pris en étau entre la menace djihadiste et les appétits géopolitiques des grandes puissances, le Mali se retrouve confronté à une guerre multidimensionnelle. Au-delà des frontières nationales, c’est l’équilibre sécuritaire et économique de tout le Sahel qui est en jeu.
Les attaques contre les convois de carburant rappellent brutalement la fragilité d’un pays où la lutte contre le terrorisme s’entremêle désormais avec la compétition internationale pour le contrôle des ressources.

Rejoindre notre communauté WhatsApp pour ne rien manquer.

Rejoignez notre communauté télégramme pour ne rien manquer.