Actualités
L’interdiction des téléphones dans ce pays provoquent une vague de contestations
La Hongrie est secouée par des tensions après l’adoption d’un nouveau décret interdisant l’usage des téléphones portables dans les écoles. Cette mesure, imposée en plein été, a provoqué une vague de mécontentement parmi les enseignants et les élèves, exacerbant les relations déjà tendues entre le gouvernement de Viktor Orban et le secteur éducatif.
Un proviseur limogé pour non-respect du décret
Le décret en question oblige les élèves à remettre leurs téléphones portables aux professeurs dès le début de la journée. Cependant, cette décision a rapidement rencontré des résistances. Le lycée Imre Madach de Budapest, sous la direction de Csaba Meszaros, a refusé de se conformer à cette nouvelle règle, préférant « apprendre aux élèves à maîtriser la culture numérique » plutôt que de confisquer leurs appareils. En réponse, les autorités hongroises ont décidé de congédier le proviseur, en poste depuis 24 ans, déclarant qu’un responsable qui « défie ouvertement la loi ne saurait diriger une institution publique ».
Lire aussi : Alerte sur les plages togolaises : Le ministre Calixte Madjoulba interdit les baignades
Une mesure qui divise le pays
Le décret a été accueilli par des critiques virulentes de la part du principal syndicat des professeurs (PDSZ), qui l’a qualifié de « mal ficelé » et « irréaliste ». Le PDSZ a exhorté le gouvernement à permettre aux écoles de gérer elles-mêmes l’utilisation des portables, plutôt que d’imposer une interdiction généralisée.
La décision de licencier le proviseur Meszaros a déclenché des manifestations, rassemblant des enseignants, des élèves et des parents mécontents devant le ministère de l’Intérieur, désormais chargé des questions d’éducation. Parmi les manifestants, Zita Nemethy-Csato, une élève de 17 ans, a exprimé son indignation, qualifiant l’interdiction de « décourageante » et « inutile ». Selon elle, il serait plus judicieux de « nous expliquer comment utiliser de manière raisonnable les smartphones ».
Un symbole des problèmes du système éducatif hongrois
Pour de nombreux manifestants, cette interdiction des téléphones portables n’est que la pointe de l’iceberg. Katalin Elteto, une professeure retraitée de 71 ans, a dénoncé une série de mesures prises « sans réelles consultations », et a souligné que la manifestation visait surtout à alerter sur l’état général de l’éducation publique en Hongrie. Selon elle, le décret n’est qu’une tentative de « camoufler les défaillances du système ».
Lire aussi : Année scolaire 2024-2025 : Le gouvernement supprime les cours ce jour de la semaine
Un débat international sur l’usage des téléphones en classe
Cette situation en Hongrie résonne au-delà de ses frontières, alors que d’autres pays réfléchissent également à l’interdiction des téléphones portables dans les établissements scolaires. En France, par exemple, une expérimentation similaire est en cours dans près de 180 collèges, avec une possible généralisation prévue pour janvier 2025. Le débat autour de l’utilisation des téléphones portables à l’école semble donc s’intensifier, avec des positions diverge.