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Fécondité en recul au Togo : les jeunes misent sur l’emploi avant la famille
Le Togo vit une mutation démographique profonde. En un peu plus de trois décennies, le taux de fécondité est passé de 6,4 à 4,3 enfants par femme, selon les données officielles. Cette évolution, au cœur des discussions lors de la Journée mondiale de la population célébrée le 14 octobre 2025, traduit un changement de mentalité et de priorités au sein de la jeunesse togolaise.
Sous le thème « Donner aux jeunes les capacités de fonder les familles qu’ils souhaitent dans un monde juste et porteur d’espoir », les autorités et leurs partenaires ont souligné l’importance de l’emploi, de la stabilité et de l’autonomie économique dans les décisions de fécondité.
L’emploi, une condition pour fonder une famille
Pour Essohanam Edjeou, directeur de cabinet au ministère de la Planification du Développement, cette baisse de la fécondité reflète les transformations du pays :
« Les jeunes veulent fonder une famille, mais ils sont confrontés à l’instabilité économique, au manque d’accès à la santé reproductive et aux effets du changement climatique. »
La représentante résidente de l’UNFPA au Togo, Élise Kakam, abonde dans le même sens :
« La stabilité de l’emploi et des revenus suffisants est devenue une condition essentielle pour permettre aux jeunes de construire la vie familiale qu’ils souhaitent. »
Le rapport mondial 2025 de l’UNFPA invite d’ailleurs à valoriser les avancées observées : l’éducation accrue des filles, la montée de l’égalité de genre et l’implication croissante des femmes dans l’économie. Ces changements pourraient transformer la baisse de la natalité en dividende démographique, c’est-à-dire une opportunité de croissance économique durable.
Une population jeune et dynamique
Malgré la baisse du nombre moyen d’enfants par femme, la population togolaise continue de croître. Le recensement général de 2022 (RGPH-5) indique que le pays compte 8,1 millions d’habitants, contre 6,1 millions en 2010 — soit une croissance annuelle de 2,3 %.
Cette population reste majoritairement jeune : près de 60 % ont moins de 25 ans. Leur insertion sur le marché du travail, leur accès à la santé et à l’éducation représentent des défis majeurs mais aussi un levier de développement.
Des programmes pour accompagner la transition
Le gouvernement togolais, avec l’appui de ses partenaires, mise sur plusieurs programmes pour tirer parti de cette transition démographique. Parmi eux :
- Wezou, centré sur la santé maternelle et infantile ;
- SWEDD+, qui promeut l’autonomisation des femmes et la planification familiale ;
- des initiatives en faveur de l’emploi des jeunes et de la formation professionnelle.
Ces actions visent à faire de la jeunesse togolaise un moteur de développement et à transformer la baisse de la fécondité non pas en crise démographique, mais en opportunité économique durable pour le pays.
Vers un nouvel équilibre social et économique
Le Togo se trouve à un tournant. Entre aspirations personnelles, stabilité économique et exigences du développement durable, le pays cherche à bâtir un modèle où emploi, éducation et famille se complètent.
Cette transition silencieuse mais déterminante pourrait bien définir le visage du Togo de demain : une nation jeune, active et tournée vers un avenir où la qualité de vie prime sur la quantité.
