Faits divers
Evala : Un rituel entre tradition, intégration et débauche ?
Evala est bien plus qu’une lutte traditionnelle, elle représente aussi un rite de passage pour les jeunes Kabyès de plus de 18 ans. Cette cérémonie leur accorde les droits et les devoirs des adultes, tout en leur permettant de démontrer leur force, leur endurance et leur bravoure, pour la fierté de leur communauté. L’événement, qui attire aujourd’hui des Togolais de tous horizons et des touristes internationaux, contribue au renforcement de l’intégration sous-régionale.
Kara : Une ville aux réalités opposées
Située à 400 km de Lomé et ville natale de la famille présidentielle Gnassingbé, Kara est réputée pour son riche patrimoine culturel, notamment les célèbres luttes Evala qui ont lieu tous les ans au mois de juillet. Cependant, la ville présente un contraste saisissant : une minorité vit dans l’opulence tandis que la majorité endure des conditions de grande précarité. Les visiteurs découvrent une ville dans laquelle les inégalités sociales sont flagrantes et où les vices semblent se multiplier.
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Evala : célébration et dépravation des mœurs
Bien que les festivités d’Evala soient profondément ancrées dans la tradition, elles révèlent également des aspects plus sombres. L’augmentation de la consommation d’alcool, de drogues illicites et de la prostitution caractérise cette période. Les habitants, souvent confrontés à la pauvreté, sont vulnérables face aux visiteurs en quête de divertissements temporaires. Cette situation conduit à des conséquences graves, telles que des grossesses non désirées et la propagation du VIH-SIDA.
Selon Kouméalo, une résidente de Kara, « En période d’Evala, il se passe des choses terribles ici à Kara. Les filles parmi lesquelles des femmes mariées courent derrière ceux qui sont venus d’ailleurs. » Cette réalité est partagée par de nombreuses jeunes filles et femmes, y compris des étudiantes cherchant des moyens de subsistance.
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Une ville en perpétuelle mutation
Pendant la période d’Evala, Kara subit une véritable transformation. Les hôtels, bars et chambres temporaires, souvent désignées sous le nom d’« ambassades », prolifèrent pour accueillir les foules. Bien qu’Evala soit un moment de célébration et de fierté pour les Kabyès, il met également en lumière les défis sociaux et économiques auxquels la ville fait face.